Sylvain Prunenec

Quel est ce fil que Sylvain Prunenec tire et déroule pour évoquer son parcours d’interprète ? S’agit-il d’un fil rouge, d’une logique secrète qui lierait entre eux les mouvements qu’il a traversés ? Du fil du funambule dont le corps se donne à voir en déséquilibre, suspendu au-dessus du vide ? Ou s’agit-il d’être sur le fil, toujours au bord – d’une révélation, d’une chute ? Quel que soit le sens qu’on lui donne, il y est question de liens, de tissage – dont l’horizon est peut-être moins de laisser apparaître un dessin que de suivre pas à pas l’élaboration des motifs. Au fil d’un récit parlé-dansé, Sylvain Prunenec, qui fut interprète pour Odile Duboc, Dominique Bagouet, Trisha Brown ou Deborah Hay, livre un regard tendre et lucide sur la fabrique de la danse. Exposant un corps qui accède à la conscience de sa propre généalogie, il lève un voile sur la multiplicité qui s’exprime à travers le corps de l’interprète, et dévoile avec humour les hésitations, les élans, les hasards – tout ce que le public ne voit pas, mais qui fait la part vivante et vibrante de la créa- tion chorégraphique.

Interprète marquant de la danse française, Sylvain Prunenec a dansé pour plusieurs générations de chorégraphes – Odile Duboc, Dominique Bagouet, Trisha Brown, Hervé Robbe, Christian Rizzo, mais aussi Boris Charmatz, Olivia Granville, ou Fanny de Chaillé. Au sein de sa compagnie, L’association du 48, il crée ses propres projets chorégraphiques, souvent en collaboration avec des musiciens, des poètes, des écrivains – mais également des performances, des improvisations, des interventions in situ ou des pièces reflétant son parcours et sa pratique de danseur.