Artiste associé

Artiste reconnu dans le champ de la création, qui développe une activité importante et qui ne dispose pas de lieu, l’artiste associé du CN D bénéficie pour deux ans d’un soutien financier avec l’objectif de lui permettre de développer des projets très spécifiques qu’il n’a pas le loisir de réaliser dans le contexte organisationnel qui est le sien. Il bénéficie bien sûr d’un accès privilégié aux studios de répétition, d’un accompagnement technique, ainsi que de l’accès privilégié à la médiathèque, aux ressources professionnelles, à l’entraînement régulier du danseur ainsi qu’aux autres offres de formation.

Jérôme Bel est artiste associé au CN D en 2023 et 2024. Cette résidence longue du chorégraphe français se pense en porosité avec les activités et missions du CN D. Elle permettra la réalisation de projets spécifiques alliant création, diffusion, formation professionnelle, actions de sensibili-sation, temps de réflexion et animation d’un réseau chorégraphique.
Ces deux années seront ponctuées de rencontres publiques avec l’œuvre de Jérôme Bel ou d’autres artistes qui partagent des préoccupations communes.

Dans ses premières pièces (nom donné par l’auteur, Jérôme Bel, Shirtologie…), Jérôme Bel neutralise les critères formels du spectacle théâtral et prend de la distance avec le langage chorégraphique jusqu’à réduire ses pièces au minimum opérant pour mieux faire émerger une lecture critique de l’économie de la scène, comme du corps.

Son intérêt se déplace par la suite de la danse comme pratique scénique à la question de l’interprète comme individu particulier. La série des portraits de danseurs (Véronique Doisneau, Cédric Andrieux, Xiao Ke…) met en avant la parole dans un spectacle chorégraphique. En germe dans The Show Must Go On, il nourrit des interrogations sur ce que peut politiquement le théâtre, qui s’affirment à partir de Disabled Theater et de Gala. Proposant la scène à des interprètes non traditionnel·le·s (amateur·rice·s, handicapé·e·s moteurs et mentaux·ales, enfants…), il privilégie la communauté des différences au groupe formaté, le désir de danser à la chorégraphie, pour mettre en œuvre les moyens d’une émancipation par l’art.