Spectacle

Cecilia Bengolea,
François Chaignaud,
Trajal Harrell,
Marlene Monteiro Freitas

(M)imosa or Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (M)

(M)IMOSA, Trajall Harrell © Annavan Kooij
(M)IMOSA, Trajall Harrell © Annavan Kooij

29.11 > 03.12.23

Théâtre du Fil de l’eau – Pantin

Volet « M » de la série Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church, (M)imosa part de ce postulat : « Que se serait-il passé en 1963, à New York, si une figure de la scène voguing de Harlem était descendue jusqu’à Downtown pour danser aux côtés des pionniers de la post-modern dance ? ». Trajal Harrell, Marlene Monteiro Freitas, François Chaignaud et Cecilia Bengolea fomentent un spectacle hybride, somme de questionnements et de réponses sous forme de performance pour quatre corps, riche de solos pop, brassant un demi-siècle de revendications chorégraphiques. Qu’est-ce qu’une norme, une danse contemporaine, un dépassement ? Dès lors, (M)imosa se mue en défilé, un hommage aux ballrooms de la scène voguing, au documentaire mythique de Jennie Livingston, Paris is Burning, tout comme aux recherches de la Judson Memorial Church et aux tenants de la post-modern dance. Une association de gestes et de sons à la folle inventivité.

Trajal Harrell

Chorégraphe new-yorkais, Trajal Harrell a acquis une reconnaissance internationale en créant une série d'œuvres qui réunissent la tradition du voguing – un style de danse moderne développé à la fin des années 1980 à partir de la scène de danse de salon de Harlem – et la danse postmoderne. Dans ses recherches les plus récentes, l'artiste combine des idées théoriques issues du voguing avec des idées gestuelles et formelles dérivées de la danse butō, conçue au Japon à la fin des années 50 et au début des années 60. Tissant des liens entre deux cultures de danse apparemment éloignées, l'artiste place le corps au centre de sa recherche, explorant la manière dont il devient un réceptacle de la mémoire, du passé et des personnages historiques qui ont inspiré ce travail. Entremêlant les notions de temps, d'histoire et de références transculturelles, elle révèle la multitude de strates qui font la richesse de l'histoire de la danse contemporaine. Ses travaux ont été présentés entre autres à la Triennale de Milan (2023, Ludwig Forum (2022), MUDAM (2022), Holland Festival (2022), Kunshalle Zurich (2022), Fondation Cartier, Paris (2021), Biennale de Sao Paulo (2021), Lafayette Anticipations (2021), Gwangju Biennale (2021), Impulstanz Festival, Vienne (2021), Manchester International Festival (2019), Ludwig Musem, Cologne (2019), Kanal Pompidou, Brussels (2019), Festival d’Automne, Paris (2019), The Kitchen, New York (2018); The Barbican Centre London (2017), Hammer Museum, Los Angeles (2017), Tanz im August, Berlin (2017), Documenta Parliament of Bodies (2017), MoMA, New York (2016), Festival d’Avignon (2016), Palais de Tokyo, Paris (2016), Centre Pompidou, Paris (2015), Stedelijk Museum and Holland Festival (2014), Centre Pompidou-Metz (2014), MoMA PS1 (2013), Performa Biennial (2011), and The New Museum – New York (2009).
Actuellement Harrell est co-directeur du Schauspielhaus de Zurich et fondateur du Schauspielhaus Zurich Dance Ensemble.

Marlene Monteiro Freitas

Originaire du Cap Vert, Marlene Monteiro Freitas a étudié la danse à P.A.R.T.S. (Bruxelles), à la ESD et à la Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne). Elle a travaillé avec de nombreux chorégraphes, dont Emmanuelle Huynh, Loïc Touzé, Tânia Carvalho et Boris Charmatz. Ses créations incluent, parmi d'autres, RI TE (2022 avec Israel Galván), ÔSS (2022 pour Dançando com a Diferença), la performance Idiota et l’exposition X AND (2022 autour de la peinture de Alex Silva), Pierrot Lunaire (2021 avec Klangforum Wien et Ingo Metzmacher), Mal-Ivresse Divine (2020), l’installation Cattivo (2019), Canine Jaunâtre 3 (2018 pour Batsheva), Bacchantes-Prélude pour une purge (2017), Jaguar (2015), D’ivoire et chair-Les statues souffrent aussi (2014), Paraíso-Colecção privada (2012), (M)imosa (2011 avec Trajal Harell, François Chaignaud et Cecilia Bengolea), Guintche (2010), A Seriedade do Animal (2009), Uns e Outros (2008), A Improbabilidade da Certeza (2007), Larvar (2006), Primeira Impressão (2005), des œuvres dont les dénominateurs communs sont l’ouverture, l’hybride, l’impur et l’intensité. En 2015 elle co-fonde P.OR.K, structure qui produit son travail. En 2017, la pièce Jaguar reçoit le prix SPA chorégraphie et elle est distinguée par le gouvernement du Cap Vert pour ses réalisations culturelles. En 2018 elle reçoit un Lion d’argent de la Biennale de Venise, en 2020. La pièce Bacchantes reçoit le prix de la meilleure chorégraphie internationale par Les Prémis de la Critica de les Arts Escèniques de Barcelone. En 2022, elle est distinguée par le Chanel Next Prize et le Evens Arts Prize. Depuis 2020, elle est co-programmatrice de (un)common ground, projet autour de l’inscription territoriale et artistique du conflit israélo-palestinien.

François Chaignaud

Diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, François Chaignaud a collaboré avec de nombreux chorégraphes (Alain Buffard, Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh ou Gilles Jobin). Depuis 2004, il mène un parcours multiple de danseur, chorégraphe, chanteur, acteur, historien et artiste de cabaret. Son travail, très tôt marqué par l’articulation du chant et de la danse (Думи мої, 2013), est aussi nourri de recherches historiques approfondies pour ses propres pièces comme pour les nombreuses collaborations qu’il mène (avec Jérôme Marin, Marie Caroline Hominal ou Théo Mercier). De 2005 à 2016, il crée avec Cecilia Bengolea plusieurs spectacles dont Sylphides (2009), (M)IMOSA (avec Trajal Harrell et Marlene Monteiro Freitas, 2011) et Dub Love (2013). En 2021, il fonde Mandorle Productions, affirmant une démarche marquée par de nombreuses coopérations. Il crée avec Nino Laisné Romances inciertos, un autre Orlando (2017), puis Symphonia Harmoniæ Cælesitum Revelationum (2019) avec Marie-Pierre Brébant. En 2020, il co-signe GOLD SHOWER avec l’icône du butoh Akaji Maro, et crée Un boléro avec Dominique Brun. Son œuvre s’étend aussi vers des pièces de groupe, en 2018, il crée Soufflette pour le ballet norvégien Carte Blanche et en 2022 t u m u l u s, avec Geoffroy Jourdain (Les Cris de Paris). Il créé en juin 2023 Cortèges avec le compositeur Sasha J. Blondeau et créera en octobre la pièce Mirlitons avec le beatboxer Aymeric Hainaux.

Son travail est représenté dans le monde entier et il est actuellement artiste associé à Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, à Chaillot – Théâtre national de la Danse à Paris ainsi qu’à la Maison de la danse et à la Biennale de la danse de Lyon.

Cecilia Bengolea

Née à Buenos-Aires, Cecilia Bengolea se forme aux danses urbaines et poursuit des études de danse anthropologique avant d’étudier la philosophie et l’histoire de l’art à l'Université de Buenos-Aires et d’intégrer en 2001 la formation Ex.e.r.c.e. dirigée par Mathilde Monnier. En tant que danseuse et performeuse, Cecilia Bengolea perçoit la danse et la performance comme des sculptures animées et aime l’idée que ces formes d’expression lui permettent de devenir objet et sujet en même temps. Également artiste visuelle, Cecilia Bengolea collabore avec les artistes Dominique Gonzalez-Foerster, Monika Gintersdorfer ou Knut Klassen et réalise de nombreuses vidéos — notamment La Beauté (tôt) vouée à se défaire et Cri de Pilaga (2011) d’après Tristes Tropiques de Lévi-Strauss ou RythmAssPoetry (2015) et Bombom’s Dream (2016) tous deux co-réalisés avec l’artiste britannique Jeremy Deller. Cecilia Bengolea présente au printemps 2018 à Bonlieu et à deSingel Insect Train, une pièce collaborative consacrée à l’interface entre nature et artifice du corps humain avec Florentina Holzinger.