Recherche

Session #4

Gestes efficaces

Israel Galván, La Fiesta © Christophe Raynaud de Lage
Israel Galván, La Fiesta © Christophe Raynaud de Lage

02.10.21 — 11:00

CN D Pantin

11:00 — 1h.
Les mythologies du rituel selon Israel Galván

par Corinne Frayssinet-Savy (France)

La danse flamenca d’Israel Galván décline les mythologies du flamenco. Dès sa première création ¡Mira! Los zapatos rojos (1998), Israel Galván crée situations et dispositifs où il met à l’épreuve le danseur flamenco aux prises avec sa danse. Avec ses solos, il invente une danse officiant un rituel imaginaire dont il n’est que l’intercesseur. Il y interroge la danse comme une action rituelle, efficience de la codification en jeu, première détermination du rituel au sens de Pouillaude (2014). La mise à nu radicale du rituel habite ses derniers spectacles. Le propos se resserre sur la singularité des actions, la polyvocalité incantatoire, la répétition du geste, la polysémie sonore dans La Fiesta. Les mythologies du rituel dans El Amor brujo se pensent en diptyque, miroir du dedans et du dehors, du visible et de l’invisible, du dicible et de l’indicible. La Consagración de la primavera réévalue le rite fantasmé ou sacrificiel à l’aune du rythme, moteur primordial (Schirren, 2011).


11:30 — 1h.
Marquer le temps : entraînements, tournées, numéros

par Laura Fanouillet (France) et Martin Givors (France)

Qu’est-ce que les notions de rite et de rituel révèlent de la trajectoire de vie d’un danseur ? Peut-être, avant tout, les rythmes et les cycles qui concourent à la formation et à la maturation continue de sa corporéité. Entraînementstournées et numéros désignent trois inflexions au cours desquelles les gestes se rappellent au corps et, inexorablement, y laissent une empreinte, tout autant qu’ils révèlent, dans leur retour, l’état présent du corps vivant et vécu qui les appelle. À travers chacune d'entre elles apparaît une manière singulière de marquer le temps et de tourner sur soi, de « performer » des gestes dont la valeur serait à la fois technique, symbolique et ontogénétique. Afin de déployer cette réflexion, deux enquêtes de terrain à la croisée de nos deux parcours de chercheurs seront sollicitées : l’une menée avec le danseur butoh Imre Thormann dans le quotidien de sa maison et l’autre avec le danseur acrobate Dimitri Jourde lors de la tournée du spectacle Fractus V de Sidi Larbi Cherkaoui.


12:30 — 30 min.
Les gestes du soin : de la routine vers la performance des rituels

par Léa Andréoléty (France)

Le geste soignant, tel qu’enseigné en formation en soins infirmiers, est construit comme une série de techniques normées et incorporées par des méthodes d’apprentissages distanciées de l’expérience du corps. Les notions de toucher et de geste sont considérées comme techniques corporelles, extirpées de leurs significations sensibles et symboliques. Appréhender le geste de soin comme performé, sensible, symbolique et collectif, permet de lui conférer une dimension rituelle. Je questionnerai ainsi la façon dont la notion de rituel peut permettre une prise de conscience de la routine qui entoure les gestes de soins. Je propose d’étudier com- ment le Contact Improvisation et la méthode Feldenkrais peuvent accompagner les étudiantes et étudiants en soins infirmiers à prendre conscience des dimensions sensibles et symboliques du toucher, et peuvent développer une prise de conscience des routines des gestes de soin, pour aller vers une construction de partitions et rituels performatifs.