Le dispositif « artistes en expérimentation » au CN D à Lyon s’adresse aux équipes artistiques en France ou à l’étranger pour leur offrir un temps de recherche, d’expérimentation et de présentation studio aux professionnels du territoire. Pensé comme un laboratoire de recherche, une tentative d’obtenir ou de réaliser un travail artistique, sans attente de résultat, ce dispositif de soutien à la création porte une attention particulière à l’émergence chorégraphique et à la découverte artistique. Sa vocation est d’apporter aux artistes d’ici et d’ailleurs une visibilité sur le territoire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Chaque saison, d’octobre à juin, le CN D à Lyon propose à huit équipes artistiques de travailler une semaine en studio avec une présentation studio à l’issue de la résidence. Ce temps de partage se déroule sous un format de vingt à trente minutes de présentation (en conditions studio) par l’équipe artistique accueillie, suivi d’un échange avec les professionnels présents.
Le CN D organise deux appels à candidatures par saison pour le dispositif « artistes en expérimentation » 2025-2026 :
− Un premier appel a eu lieu du 2 décembre 2024 au 10 janvier 2025 pour sélectionner quatre équipes artistiques et projets qui seront accueillis au CN D à Lyon d’octobre 2025 à janvier 2026 (appel clôturé).
− Un second appel ouvert du 15 mai au 15 juin 2025 pour sélectionner quatre équipes artistiques et projets qui seront accueillis au CN D à Lyon de février à juin 2026 (appel clôturé).
Il n’est pas possible de candidater deux fois de suite à cet appel à projets. Il appartient aux équipes artistiques souhaitant candidater au dispositif de déterminer le moment le plus opportun selon la temporalité des projets. Par conséquent, les équipes artistiques ayant répondu au premier appel à candidatures n’ont pas la possibilité de candidater au second appel pour 2025-2026.
Les équipes accueillies bénéficient d’un accès aux différentes activités et/ou ressources du CN D (médiathèque, ressources professionnelles, invitation à l’ERD, mise en réseau, etc.).
Apport du CN D € 1 800
En conséquence, les équipes artistiques accueillies sont constituées de 5 personnes maximum.
Nota bene
− L’organisation de la venue des équipes artistiques ainsi que les modalités de séjour à Lyon sont à la charge des porteurs de projet ;
− L’accueil des équipes artistiques au CN D à Lyon se déroule en conditions studio, c’est à dire avec lumières de service et régie mobile son ;
− Dans le cadre de ce dispositif, le CN D soutien des projets à un stade expérimental de travail (pas au-delà de 2 semaines réalisées de résidence au moment de l’accueil au CN D).
− Seuls les porteurs de projets dont la structure administrative est basée en région Auvergne-Rhône-Alpes peuvent candidater aux deux dispositifs : « artistes en création » et « artistes en expérimentation ».
Artistes en expérimentation 2025-2026
Eva Aubigny – Compagnie Organ Tumult
Foyers
Formée en 2009 à l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris, puis de 2016 à 2020 au CNSMD Lyon en danse contemporaine, Eva Aubigny est ensuite lauréate du Post-diplôme de Recherche et Création Artistique des Ecoles Supérieures en Art de Lyon pour sa première pièce parmi l'humilité de la chair, ceux qu'il reste. Eva Aubigny devient ensuite artiste-chorégraphe TREMPLIN à l'Espace Pasolini de Valenciennes pour sa deuxième création PARMI (duo), et est Jeune Talent ADAMI 21/22 des Ateliers de Paris CDCN.
En 2023, elle crée la compagnie Organ Tumult (OT) dont les activités artistiques voyagent entre les Hauts-de-France, la région lyonnaise, le Vercors et la région PACA.
Pour la saison 23/24, Eva Aubigny est artiste lauréate de Happynest-SUPERAMAS, et de « Création en cours » des Ateliers Médicis avec sa dernière création TENIR (première aux SUBS à Lyon en 2024), et artiste complice de la compagnie Le Double des Clés (création artistique et éducation populaire) dans la Vallée de la Roya.
Elle a aussi été interprète pour Jérôme Bel, Miguel Filipe, Louison Valette, Giovanni Zazzera, et continue aujourd'hui à danser pour la Compagnie Eddi Van Tsui (Luxembourg), Hélène Iratchet (France) et la compagnie KHAM (France, Ardèche).
FOYERS est un laboratoire artistique pour chercher comment plonger dans une hybridation des rêves et des tactilités.
Dans le terreau de ce travail chorégraphique il y a le désir de revenir aux pratiques de danse-contact avec une perspective inspirée des pensées écoféministes récentes, de créer une danse en trio où s’entremêlent perpétuellement résistances, soutiens, douceur, entraide et fictions choisies, de poursuivre un travail de transe douce basée sur l’observation du feu amorcé dans la création précédente TENIR. Et aussi le désir de développer des pratiques autour des rêves nocturnes, se raconter nos rêves mais aussi enquêter (d’une façon inspirée du livre de Charlotte Beradt Rêver sous le IIIème Reich) sur ceux de nos mères et de nos grand-mères, tenter une mise en corps condensée de toutes ces couches temporelles de rêves. »
Céline Bellut
MY FREEDOM IS YOUR DISTORTED GAZE
Céline Bellut, interprète et chorégraphe formée à l’Université Folkwang (Essen, Allemagne), s’installe en 2017 à Cologne, où elle crée des œuvres interdisciplinaires telles que SUDDENLY, A SLOTH CROSSES THE STREET (2023), A PERFORMANCE IS A LONG QUIET RIVER (2021) ou HOLD ON (2019). En 2024, elle s’installe à Marseille pour entamer une réflexion, inspirée par la pensée post-humaniste, sur la décroissance et l’écologie, et explore de nouveaux liens entre mouvement, argile et biomatériaux, tout en se formant à la Fasciapulsologie®.
MY FREEDOM IS YOUR DISTORTED GAZE Créé entre 2017 et 2020, ce solo de Céline Bellut questionne la norme, la productivité et la virtuosité imposées aux corps par le néolibéralisme. Aujourd’hui, elle le transmet à Danijel Sesar qui y inscrit son histoire, ses luttes politiques et son héritage culturel. Inspirée par le punk contestataire de l’ex-Yougoslavie des années 90, la performance célèbre fragilité, fatigue et erreur comme actes de résistance. Elle redéfinit la virtuosité en dehors des normes validistes et rend hommage à la mémoire effacée de la dissolution de la Yougoslavie.
Lundy Grandpré
25 façons de faire l'amour à la Terre
Lundy Grandpré est née en 2018 de la rencontre entre Akène Lenoir et Lucile Genin. Akène Lenoir est danseur et chorégraphe formé au CNSMD Lyon et Lucile Genin est performeuse et plasticienne formée à l’ENSBA Lyon. Le duo s’amuse à construire des récits alternatifs, des jardins qui auraient survécu à la fin du monde, des plantes bavardes, des corps suants, et des spectateur·ices qui participent aux spectacles. Ses créations embarquent avec malice le public dans des aventures aussi engagées que jubilatoires.
“25 façons de faire l’amour à la Terre, est une adaptation chorégraphique du texte éponyme de Annie Sprinkle et Beth Stephens. Nous voulons créer une forme joyeuse et festive qui prendra vie à la rencontre des habitant·es et des territoires dans lesquels elle sera jouée. Comme Annie et Beth, nous utiliserons l’humour et l’ironie comme registre, outil puissant pour tisser un lien entre le public et les artistes, et ainsi rendre accessible les messages portés par l’écosexualité.”
Anne-Mareike Hess
in the air
Anne-Mareike Hess (Luxembourg/Berlin) est chorégraphe, interprète et directrice artistique de la structure utopic productions. Elle a fait ses études au Conservatoire de Luxembourg, au HfMDK de Francfort/Main et au Centre interuniversitaire de danse HZT de Berlin. Depuis 2007, Anne-Mareike Hess travaille comme interprète avec des chorégraphes tels que William Forsythe, Rosalind Goldberg, Ingri Fiksdal et Antje Velsinger, avec lesquels elle s’est produite dans des salles du monde entier. Ses propres oeuvres ont été présentées dans de nombreux théâtres et festivals à travers l’Europe et la Corée du Sud. Depuis 2016 elle est artiste associée au Weld à Stockholm. Elle a reçu le Emerging Artist Award de la "Stiftung zur Förderung junger Talente" (2012) et le Danzpraïs (2015) du Ministère de la Culture du Luxembourg.
Ce projet envisage une chorégraphie pour une interprète solo, évoluant dans un paysage dynamique et en transformation. L'œuvre explore la tension entre l'engourdissement émotionnel, nourri par une société surstimulée et auto-exploitante, et le profond désir de se sentir vivant·e, touché·e et bouleversé·e. La vie moderne nous inonde de stimuli, brouillant la frontière entre le banal et l’essentiel, favorisant ainsi une forme d’anesthésie émotionnelle. Pourtant, le besoin humain de connexion et de vitalité persiste. Ce projet s'inspire de la notion poétique d’ ‘Einhauchen’ — terme allemand signifiant "insuffler la vie" — comme guide pour explorer ce champ de tension et proposer des expérimentations ludiques et réflexives.
La première de in the air aura lieu en novembre 2026 aux Théâtres de la Ville de Luxembourg.
Avec TROIS C-L | Maison pour la danse (Luxembourg)
Eliane Roumié
Hers
Eliane Roumié est une artiste gréco-syrienne dont le travail explore les thèmes de l'identité et de la transition à travers un processus ancré dans la recherche, l'exploration incarnée et la connaissance expérientielle. Elle utilise la documentation, la création de partitions et les retours collectifs pour laisser chaque œuvre émerger à travers la recherche et l'interaction avec le corps expressif. Eliane Roumié a reçu la bourse d'artiste de la Fondation Stavros Niarchos décernée par ARTWORKS et a également bénéficié du soutien du Goethe-Institut, d'ELEVSIS Capitale européenne de la culture, de NEON et de la ville d'Athènes.
Hers explore la Déclaration universelle des droits de l'homme à travers le prisme du corps féminin. Combinant mouvement, arts visuels et narration, elle utilise des objets, des gestes, des textures et des sons pour créer un monde où le corps féminin est à la fois un réceptacle et un participant actif. Les récits personnels, mais aussi universels, racontés par des femmes, reflètent les articles de la Déclaration universelle des droits de l'homme, transformant les témoignages en installations vivantes qui visent à créer un espace pour la lutte et la force, tout en s'interrogeant sur la manière dont la pratique artistique peut s'engager de manière significative dans les réalités sociales.