Artistes en expérimentation
2022 - 2023

Artistes en création 2022-2023

Sasha Amaya
Lily Brieu
Clémence Baubant
Maxime Cozic
Alexandre Goyer
Caroline Boillet
Baptiste Cazaux
William Cardoso

Sasha Amaya
Octobre 2022

L’artiste canadienne Sasha Amaya s’intéresse aux réinterprétations de l’histoire de l’art occidental. Dans sa pièce Sarabande (2020), elle explore l’histoire de la danse et les enjeux de la politique internationale à travers la reconstitution de danses baroques. Avec Orfeo (2022), elle travaille à partir de l’opéra de Monteverdi (1607) pour entamer une recherche sur la possibilité et la signification de la tradition et de la technique dans le format de l’art contemporain. Sasha Amaya se consacre aujourd’hui à la troisième pièce de sa série avec Solo for Boy with Dog qui, à travers le prisme du portrait, permet d’analyser notre compréhension et notre reproduction des concepts de la beauté masculine, du pouvoir et de la sensualité dans l’Europe de l’Ouest. Sasha Amaya est invitée comme artiste en expérimentation au CN D à Lyon pour une première semaine de résidence sur ce nouveau projet, et poursuivra le développement de son travail à Tanzhaus Zürich en 2023.

Artiste travaillant dans la danse, la chorégraphie, l'installation et le design d'espace, Sasha Amaya s'intéresse particulièrement à la façon dont les récits et les techniques historiques sont façonnés, utilisés, rejetés et réutilisés dans l'art contemporain. Ses médias de prédilection sont la musique, le mouvement, la danse, l'histoire de l'art, le collage, l’écriture et l'architecture.

Son travail d'artiste et de performeuse a été présenté en Allemagne aux Sophiensaele, Uferstudios, Haus der Kulturen der Welt et LAKE Studios ; en France à la Cité Internationale des Arts et à l'Abbaye du Royaumont ; en Angleterre à Somerset House à Londres ; en Suède à l’Institute Goethe en coopération avec le Royal Institute of Art et au Canada à aceart inc.. À côté de son travail artistique, elle écrit régulièrement sur la danse et l'art pour des publications allemandes et internationales.

En plus de sa formation en danse au Canada, en Allemagne et en France, elle a un Master en Architecture et Études urbaines de l'Université de Cambridge et une formation Post-Master du Royal Institute of Art de Stockholm.

Plus d’infos : http://sasha-amaya.com/

Lily Brieu Nguyen
Novembre 2022

Lily Brieu Nguyen, née en France en 1998, est une artiste chorégraphique qui travaille autour de formes multidisciplinaires et collaboratives intégrant des questions sur l'appropriation culturelle, les hiérarchies des arts et la décolonisation. Sa danse est intimement liée au son. Diplômée du CNSMD de Lyon en 2018, Lily passe par le travail de différents chorégraphes tels que Yuval Pick ou Maguy Marin. Elle développe sa propre recherche à travers de multiples collaborations avec le département de musique électroacoustique. En 2018, elle co-crée la Compagnie iel, un jeune collectif s’engageant dans une réflexion sur les stéréotypes de genre à travers des performances pluridisciplinaires. En 2019, elle fait partie du Post-diplôme Recherche et Création artistique (RCA) qui regroupe l’ENSBA Lyon, l’ENSATT et CNSMDL où elle présente deux pièces Planula et Trio3, au théâtre Les Subsistances. Parallèlement, elle est interprète pour la création Excelsior avec la compagnie Chiasma en Italie. Elle vit aujourd’hui entre Montpellier et Bruxelles où elle achève le master STUDIOS à l’école P.A.R.T.S. en 2021.

YUMMY YUMMY (titre provisoire), est le projet d'une forme dansée et musicale s’appuyant sur des techniques de cuisine d’Asie du Sud-Est. Il s’agit d’une collaboration entre la chorégraphe Lily Brieu Nguyen et la compositrice Qingqing Teng. Dans les communautés des différentes diasporas en Europe, une grande place est donnée à la cuisine. C’est une forte pratique de transmission et d’expression et parfois le seul héritage laissé aux futures générations avant même leur langue d’origine. Les cuisines évoluent et se transforment au contact de l’Europe en relation à l’histoire coloniale ou de l’intégration culturelle. Prendre comme matériel nos cuisines et les transformer en un dialogue artistique avec un public revient à visibiliser et se réapproprier le discours sur nos identités.

Clémence Baubant / Compagnie Empreintes
Décembre 2022

Clémence Baubant est une chorégraphe basée entre l’Hexagone et la Guadeloupe dont elle est originaire. Nourrie par une histoire Caribéenne, elle cultive un goût pour la métamorphose, les objets protéiformes, le déséquilibre, les points de bascules, l'insaisissable. Tissant une obsession pour les questions de mémoire, de trace et de transmission, elle pose sa réflexion sur le sujet de l'identité, comme endroit de friction et de porosité entre les corps. La question de la transversalité a toujours été au centre de son dialogue avec le chorégraphique. Sa physicalité explore le dialogue entre le corps, la voix, le rythme et le son. Une recherche autour de la déconstruction de l’idée que l’on se fait du « groove ».

PARADES est le premier volet d'une collection de soli fictions chorégraphiques explorant les rites et les mythologies de la Caraïbe. C'est avant tout un espace de recherche et d'expérimentation mettant en jeu le corps, le souffle et la voix. Une recherche nourrie par un canevas d'inspirations intimes : la figure iconique de Joséphique Baker, des personnages symboles de l’ambivalence comme le Jumbi ou la Bèt long dans la mythologie caribéenne et la pratique musicale du Bouladgel en Guadeloupe. Il y a l'envie de réveiller des fantômes, de questionner des mythes enfouis et de réinventer un imaginaire héroïque. Une recherche aussi intime qu'universelle sur nos bricolages identitaires, sur le tropisme des corps navigants dans une identité composite.  

Plus d’infos : https://www.compagnieempreintes.com/

Maxime Cozic / Compagnie Felinae
Janvier 2023

Le duo Oxymore met en scène deux individus en état d’ébriété. Il aborde l'ambiguïté du lien qu’ils entretiennent entre eux, alors qu'il est perturbé par la prise d’alcool. La friction entre les corps qui se dégagent d’accès de violence et de trouble de l’humeur, ou l’état d’euphorie et d’excitation causés par l’ivresse, m’intéressent particulièrement dans les excès qu’ils donnent à voir entre les personnes. Cette pièce est donc l’endroit du débordement d’un corps sur l’autre. D’un rapport de force qui ne cesse de s’inverser. Non pas simplement par l’usage de la violence, mais aussi par l’utilisation de la séduction. Faisant ainsi des appétits de l’autre un moyen de soumission. Soutenu par une musique Ambient, qui apparaît moins comme support pour le mouvement que comme incarnation du vice, et par une lumière rappelant celle des enseignes des boîtes, c’est une vision noire du monde de la nuit qui se déploie au plateau.

Originaire de Toulon, Maxime Cozic commence la danse à l’âge de huit ans par le hip-hop. Puis il pratiquera la danse classique, le modern-jazz et la danse contemporaine. Il intègre en 2014, la formation Rêvolution à Bordeaux, dirigée par Antony Egéa, et entame son parcours professionnel en juillet 2015 dans la compagnie de Laura Scozzi. Il participera à plusieurs projets à dominante hip-hop, et collaborera aussi avec des chorégraphes contemporains. En mai 2019, il crée la compagnie Felinae basée à Toulon. Le terme Felinae fait référence aux félins qui sont pour lui une inspiration dans leur manière agile et délicate de se mouvoir. Aussi, il aime donner à voir au plateau une intériorité et une qualité de mouvement auxquelles il porte beaucoup d’importance. Il signe en 2020 un premier projet solo intitulé Emprise, qui aborde le sentiment d’être complexé. Et travaille actuellement sur le duo Oxymore, qui traite du vice entre les individus dans le contexte du monde de la nuit.

Plus d’infos : https://www.facebook.com/Cie-Felinae-100301888508750/

Alexandre Goyer / Second Cast Company
Février 2023

Alexandre Goyer prend son premier cours de danse à l’âge de 8 ans. En 2013, il rentre au conservatoire régional d’Angers en danse jazz, qu’il suit en parallèle de ses cours au lycée. En 2016, il intègre le Ballet Junior de Genève, où il découvre et se forme au contemporain. Il traverse et performe les œuvres de grands noms de la scène international parmi lesquels Emmanuel Gat, Jan Martens, ou encore Sharon Eyal.

En 2018, il obtient son premier contrat professionnel au sein de la compagnie Dantzaz basée dans le Pays basque espagnol. Là aussi il rencontre le travail de nombreux chorégraphes (Itzik Galili, Wubkje Kuindersma, Janis Claxton, Daniele Ninarello entre autres). En 2019, Alexandre Goyer participe à une reprise de pièce et à une création de la chorégraphe Hannah Ma, basée entre le Luxembourg et Trèves, en Allemagne. Cette même année, il fait partie de la création d’Adolescent de Sylvain Groud, au Ballet du Nord – CCN de Roubaix. Il retrouve ce dernier en 2020 pour la création de sa nouvelle pièce, 4m2.

Loin de la volonté de recréer et montrer un processus d’audition, Auditionneu.r.se.s ? est une mise en exergue des points de vue, des sensations de quatre jeunes interprètes face à cet exercice. Construite comme une succession, un entremêlement de témoignages, elle est une invitation à ressentir, écouter et pourquoi pas comprendre les questionnements, les doutes, les espoirs et les désillusions de danseur.euses face au monde professionnel.

L’audition est l’un des endroits où les remises en question et où les enjeux personnels et artistiques se cristallisent de manière évidente. En utilisant ce qui s’y joue, ce que nous, interprètes, y vivons (l’exposition aux regards et aux jugements, la gestion du stress et son incarnation dans le corps, ce que nous choisissons de montrer ou au contraire, de garder pour nous), nous cherchons à élargir le cadre pour parler de notre métier, de ses/de nos perspectives d’avenir, de notre rapport aux autres mais avant tout, à nous-même.

Quelle place laisse-t-on au doute, à l’erreur, à l’imperfection, à la singularité de chacun, lorsqu’il s’agit de se vendre ?

Plus d’infos : https://www.facebook.com/compagniesecondcast

Caroline Boillet
Mars 2023

Caroline Boillet interroge les filiations désirées. Elle travaille à partir de photographies rendant visibles des couples de personnes queer et les croise avec le Tuning score de Lisa Nelson. Pour regarder ces photos et en faire le playback avec nos corps d’aujourd’hui. Comment réanimer ces aieul·le·s choisi·e·s et les faire danser ? Quelles nouvelles histoires sommes-nous capables d’écrire ?

Les images documentaires sont des photos de famille collectionnées par les artistes Sébastien Lifshitz, Trent Kelley, David Deitcher. Ce sont des portraits de personnes dont les genres et les modes de relations créent du trouble dans la perception. Ces photos ont été abandonnées puis récupérées mystérieusement sur des vide-greniers par les artistes. VISION cherche à prolonger ces photos, leur donner un second souffle et les composter, pour que leur première disparition donne vie à autre chose, un terreau fertile cultivant les filiations entre les générations queer passées et celles à venir.

Comprenant que sa formation ne l’éveillait pas aux questions, Caroline Boillet quitte les études de médecine et ses représentations. Elle entame une enquête autogérée sur les dispositifs de visibilité et s’intéresse au regard, à l’intersensorialité et aux processus d’ensemble. Les rencontres avec Hubert Godard et Paul B Preciado sont déterminantes, elle devient le sujet de son propre laboratoire d’expériences et apprend à apprendre. Elle intègre le master MUSIDANSE à l’Université Paris 8, pour décrire des danses de l’attention. Elle réalise plusieurs vidéodoc expérimentaux sur le rapport entre sensation et image et un documentaire sonore sur l’autodéfense féministe, à bras le corps. Elle devient monteuse et réalisatrice pour les éditions CONTREDANSE – Bruxelles, entre autres de la publication vidéo Anna Halprin Danser la vie.

Depuis 13 ans, elle pratique la performance et cultive la collaboration avec la chorégraphe Lisa Nelson à travers le Tuning Score. Elle le développe dans plusieurs groupes de pratique en Europe, dans les collaborations à long terme avec Pascale Gille dans STORE cartographie d’une expérience 2009-19, avec Baptiste Andrien dans la recherche MATINALES, avec Franck Beaubois, avec Anouk Llaurens dans REPLAYS, dans ses projets chorégraphiques et dans la transmission à des publics amateurs et professionnels. Elle est interprète pour la création CARING BANQUISE de Mathilde Monfreux. Artiste indépendante, elle invite et est invitée pour faire de la recherche et performer en Europe dans des ensembles qui se renouvellent.

Baptiste Cazaux
Avril 2023

GIMME A BREAK !!! est pensé comme une performance expérimentale intime, à la fois chorégraphique et musicale. La recherche de Baptiste Cazaux prend racine dans une quête personnelle de catharsis et d'intensité. Il s’inspire pour cela de la musique breakbeat (Drum n Bass, Hardcore, Breakcore), de la méditation de pleine conscience, de la batterie et du headbanging. A travers ces influences, il cherche à créer un corps à la fois conscient et engagé physiquement de manière intense, ainsi qu’une expérience musicale et rythmique pour le public et pour lui-même.

Après une formation en danse classique à Biarritz, Baptiste Cazaux intègre en 2015 le Ballet Junior de Genève sous la direction de Sean Wood et Patrice Delay. Au sein de la compagnie il danse des pièces de chorégraphes de renommée internationale tels que Olivier Dubois, Barak Marshall, Roy Assaf, Sharon Eyal et Thomas Hauert entre autres. Maintenant danseur interprète et chorégraphe il travaille en Suisse et en Belgique avec des chorégraphes tels que Jozsef Trefeli, Perrine Valli, Jan Martens et Ayelen Parolin. Il présente ses créations dans différents théâtres et festivals suisses et internationaux tels que le Théâtre Sevelin 36 (Lausanne, CH), le far° (Nyon, CH), l’ADC (Genève, CH) ou encore le festival Artdanthé (Vanves, FR). Il est actuellement artiste associé à L'Abri (Genève, CH) ainsi qu’au Théâtre Sévelin 36 et est soutenu par le Réseau Grand Luxe.

Plus d’infos : https://www.ruebranly.com/baptiste-cazaux-fr

William Cardoso
Juin 2023

William Cardoso débute la danse au conservatoire de musique d’Esch-sur-Alzette (LU) avant d’intégrer l’école de danse professionnelle d’Anne-Marie Porras – EPSE Danse à Montpellier (FR). Durant sa formation, William explore la matière chorégraphique de Pina Bausch, Hofesh Shechter, Akram Kahn, Anne-Marie Porras, Thierry Malandain, Virgile Dagneaux… entre autres. En 2018, William Cardoso a débuté sa carrière d’interprète pour Florence Peake et Eve Stainton sur Kneading Paradise au Crac Occitane à Sète. Plus tard dans l’année, il rejoint la création Until you fall de Giovanni Zazzera avant de faire partie de la création Tropisme d’Olivier Dubois en tant que stagiaire. Il travaille ensuite sur une multitude de projets de différents chorégraphes tels que Plaines des sables d’Anne-Marie Porras, Hardmonia de Clara Villalba, Rouge est une couleur froide et What Does Not Belong to Us de Sarah Baltzinger. Son travail de danseur l’a amené à travailler pour des compagnies internationales telles que Fabian Thomé Duten à Madrid et Himherandit Production d’Andreas Konstantipol au Danemark. William Cardoso travaille avec plusieurs chorégraphes basés au Luxembourg comme avec Jill Crovisier, Léa Tirabasso et Saeed Hani. Actuellement, William Cardoso développe son propre travail en tant que jeune créateur. Il a deux pièces à son actif, Raum (duo) et Dear mum (solo) avec lesquelles il tourne au niveau national et international.

« Suis-je normal⸱e ? » Comment accepter et affirmer sa différence dans une société normative, qui tend à catégoriser et étiqueter compulsivement les individu⸱e⸱s ? Baby marque la tentative de William Cardoso de questionner notre rapport à la norme et d’explorer, par le mouvement, une multitude d’identités de genre et d’orientations sexuelles. Une célébration toute en nuances de l’amour de soi et de l’autre.

Plus d’infos : https://www.williamcardoso.com/