La crise sanitaire liée à la Covid-19 a induit des effets profonds et potentiellement durables sur les filières relevant du spectacle vivant. Dans une étude publiée en juin 2020, le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture estimait déjà à 22,3 milliards d’euros la baisse du chiffre d’affaires liée à la crise sanitaire dans les secteurs de la culture et des médias en 2020. La publication prédisait d’ailleurs une contraction particulièrement forte dans les économies relevant du spectacle vivant (-72%), avec notamment une perte d’activité évaluée à 382 millions d’euros pour le seul « spectacle vivant apparenté » (danse, cirque, etc.). En effet, la fermeture administrative des établissements et l’interdiction des grandes manifestations culturelles ont eu pour effet de fragiliser durablement l’ensemble des filières artistiques qui en dépendent.
Le rapport intermédiaire du diagnostic-action dans le secteur du spectacle vivant réalisé par KYU Associés et piloté par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, la Commission paritaire nationale emploi formation spectacle vivant (CPNEF-SV) et l’Afdas souligne également l’importance de la baisse de l’activité et des impacts financiers, humains et psychologiques de la crise sanitaire sur le secteur. Ainsi, 34% des structures du spectacle vivant auraient vu leurs recettes chuter de plus de 80% et près d’un tiers des structures sondées auraient connu une baisse de leurs effectifs permanents (notamment les structures de moins de 10 salariés).
Pour le secteur de la danse, le document fait état d’une baisse des recettes de l’ordre de 60% pour 46% des structures. Pour autant, et à l’exception de ce rapport intermédiaire, les études et enquêtes réalisées à ce jour ne permettent pas de rendre compte avec précision des conséquences de la crise sanitaire sur le champ chorégraphique. Dans ce contexte, le Centre national de la danse a mené une enquête afin de mieux connaître les premiers effets de la crise sanitaire sur les compagnies de danse en France.