Colloque Alain Buffard
journée 3

Cette troisième journée est centrée sur le travail de l’interprète.
L’interprète que fut Alain Buffard pour les autres n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucun témoignage public précis. On ne saurait prendre la mesure de ses réflexions sur le travail et le statut de l’interprète sans connaître le parcours d’Alain avant qu’il ne devienne Alain Buffard, en ces temps où la figure mixte du chorégraphe-danseur n’en était qu’à ses balbutiements.
Trois pièces majeures de son répertoire sont remontées à l’occasion de cette session que lui consacre le Centre national de la danse. Comment reprendre son travail en son absence ? Il y a la mémoire de ceux qui ont travaillé à ses côtés, les captations vidéo, les archives. Cependant, la manière dont l’interprète peut investir une matière chorégraphique et la faire sienne en étant fidèle aux intentions de son créateur demeure sensible. Réfléchir à ces difficultés nous a semblé particulièrement pertinent pour comprendre le mouvement d’une œuvre qui demande une telle pratique de soi et invite à se confronter à l’exercice consistant à répéter l’irrépétable.
Ces questions conduisent par ailleurs à chercher à mettre à jour toutes les mémoires qui peuvent faire source pour le travail mémoriel d’un chorégraphe qui est aussi son propre interprète. Nourri par toujours plus d’images pour en produire lui-même, il invente aussi des organisations inédites de son matériel iconique. Cette importance de la source visuelle interroge les préoccupations majeures qui l’ont animé dans son rapport aux arts visuels. Comment s’articulent par exemple son travail de chorégraphe et celui de commissaire d’exposition ?
Quel rôle tiennent ces images dans son propre travail d’interprète, dans ses demandes aux interprètes de ses pièces ?

François Frimat
Référent de la journée
Philosophe et professeur de philosophie de l’art, université de Lille 3 et Sciences Po Lille

14:00-14:45
Studio 14
« Good Boy, une politique de l’intime »
par François Maurisse
Étudiant, université Paris-8

Good Boy (1998) est la première création d’Alain Buffard. Par l’analyse de cette pièce-manifeste, François Maurisse déterminera comment les modalités et les fonctions symboliques du geste permettent au chorégraphe d’exposer les mécanismes de domination dont il est victime. Il sera alors question de voir en quoi Good Boy semble être l’occasion pour son auteur d’assumer, à travers une écriture de soi, les enjeux politiques de son propre corps dansant, de son identité et d’en proposer une lecture particulière.

Après des études en histoire de l’art contemporain (université Paris-4) et deux ans en tant qu’assistant de direction dans un lieu de création de danse contemporaine (ménagerie de verre, Paris), François Maurisse est actuellement en train de construire le projet de la thèse qu’il commence cet automne 2017, sous la direction d’Hélène Marquié au Laboratoire d’Études de genre et des sexualités à l’université Paris-8. Celle-ci portera sur les enjeux liés aux représentations des genres et des sexualités dans la danse contemporaine française de la fin des années 1990 à nos jours.

14:45-15:30
Studio 14
« We lost the night, la dernière pièce
d’Alain Buffard (titre provisoire) »
par Thibaud Croisy
Auteur et metteur en scène

Retour sur la dernière pièce d'Alain Buffard qu'il n'eut pas le temps de créer.

Thibaud Croisy écrit et met en scène. Ces dernières années, il a créé : Je pensais vierge mais en fait non (2010), Soustraction du monde (2012), Gymnase nihiliste (2013), Rencontre avec le public (2013), Témoignage d’un homme qui n’avait pas envie d’en castrer un autre (2015-2016), 4 rêves non-censurés en présence de Fleur Pellerin (2016), Pierre Bellemare, une histoire extraordinaire (2016). Son travail a été présenté dans des lieux comme la ménagerie de verre, le Théâtre Paris-Villette, le Théâtre de Vanves, le Studio-Théâtre de Vitry, le Théâtre de Gennevilliers ou encore le Centre d’art contemporain de Brétigny. Il travaille aussi en tant que dramaturge, interprète, et publie régulièrement des textes dans la presse, des revues ou des ouvrages collectifs.

16:00-16:30
Studio 6
Intervention de Daniel Larrieu, chorégraphe

16:30-17:30
Studio 6
Table ronde « Renconstruire les pièces
d’Alain Buffard »
Avec
Cathy Bouvard, codirectrice des Subsistances – Lyon
Matthieu Doze, danseur
Fanny de Chaillé, chorégraphe et artiste associée au CN D à Lyon et à l’Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie
Enora Rivière, danseuse, chorégraphe et écrivaine

17:30-18:00
Studio 6
Conclusion du colloque
par Lou Forster
Critique et commissaire d’exposition