Rencontre

Colloque
Alain Buffard

This is not a love song

Carnet personnel d'Alain Buffard, 2012-2013, Fonds Alain Buffard, Médiathèque du CN D © Marc Domage
Carnet personnel d'Alain Buffard, 2012-2013, Fonds Alain Buffard, Médiathèque du CN D © Marc Domage

06 > 08.10.17

CN D Pantin

Il y a bientôt quatre années qu’Alain Buffard travaille en nous sans être là. Ce colloque n’est  pas un rendez-vous de disciples. C’est un croisement d’artistes, de chorégraphes, de chercheurs jeunes ou plus confirmés qui décident de se saisir du parcours et de l’œuvre d’Alain Buffard pour échanger entre eux et avec le public de ce qu’il a mis en mouvement. Comme d’autres de sa génération, Alain Buffard s’était en son temps éloigné de la scène chorégraphique lorsque la question « quoi danser ? » était devenue « pourquoi danser ? ». Pourtant, jamais il ne cessa d’affirmer son attachement et une forme de dette à l’égard de ses mentors du temps où il était avant tout danseur chez les autres. Toutefois résister, désobéir, aller ailleurs était devenu la condition même de la possibilité d’un geste artistique fait de fidélités infidèles. C’est résolument cet esprit oxymorique qui est à la clé du projet de ces trois jours de rencontres confiés à l’imaginaire et à la réflexion activée par trois titres.

C’est très fastidieux d’être toujours le même
Comment approcher ce qui dure du travail accompli ? ce qui a anticipé et inspire encore bien des propositions des chorégraphes de la génération actuelle ? Cette première journée se propose de reconsidérer le corpus des œuvres à la lumière des questions portées par Alain Buffard et d’envisager comment elles se prolongent encore aujourd’hui. Que faire du corps confronté à la maladie ? à l’histoire personnelle comme collective ? aux groupes et stratégies d’incorporation aliénantes ? aux troubles ambivalents des codes de la starisation ? aux procédés sinueux du désir ?

Histoires parallèles
Le parcours d’Alain Buffard multiplie les traversées de frontières entre les genres, les arts et les histoires. De la danse aux images, du théâtre à l’écran, de la galerie au musée, de l’Occident à ses ailleurs, c’est beaucoup plus qu’une simple hybridation qui s’effectue. Comment creuser les parallèles pour installer la distance qui permet de se voir sans se confondre ? La question reste brûlante quand les scènes actuelles prétendent toujours plus s’ouvrir à la diversité. Comment chez Alain Buffard se stimulent des usages toujours réinterrogés d’une prose du monde qui résiste à toute mise en récit ? Comment de sa propre histoire articule-t-on celle des autres ?

Le mouvement du coude
En évoquant ce geste si emblématique de Good Boy, ce troisième temps laisse une place privilégiée à la parole des danseurs et chorégraphes qui se confrontent aux pièces d’Alain Buffard ou en ont partagé les processus de création. Le colloque se déroule en accompagnement de la reconstruction de trois œuvres majeures de son répertoire : Good Boy, Mauvais genre, Les Inconsolés. Comment ne pas croiser alors les expériences, difficultés et enthousiasmes de ceux qui réinvestissent un tel matériau ? Que reste-t-il au corps de ces pratiques chorégraphiques ? Comment documenter une telle tentative ?

À relire l’œuvre d’Alain Buffard, à prendre la mesure des objets investis comme le sida, le genre, le queer, le post-colonialisme, on ne parcourra pas seulement les formes d’insoumission d’une époque très récente. Nous chercherons, dans ce colloque, à rejoindre ce point d’où chacun peut partir.
I’m a stranger here myself.

François Frimat

 

Retrouvez le programme détaillé du Colloque Alain Buffard

Journée 1

Journée 2

Journée 3