SpectacleCaravane

L’œil la bouche et le reste

Volmir Cordeiro

02 & 03.03.18

Hors les murs

Attention, ouvrez l’œil ! Le chorégraphe brésilien qui n’a pas l’œil dans sa poche invite avec cette nouvelle pièce pour quatre danseurs à changer de regard sur la question du « voir ». Partant de l’œil vers tout ce qui est globulaire comme le soleil, l’œuf, la lune ou l’arène, Volmir Cordeiro crée une danse exprimant les fonctions oculaires pour ensuite en évoquer la physicalité et les actions : pleurer, fixer, clignoter, épier... L’œil est un outil pour explorer l’intériorité, la latence, le pré-humain, le tactile, l’animal, l’excitation de la pensée, l’obscurité et l’intensité. Avec cette nouvelle création Volmir Cordeiro souhaite faire « danser un œil qui fouille, celui qui cherchera la masse invisible, profonde, cachée, mystérieuse du monde. C’est ce que j’appelle le reste ; cette chose sans nom, irregardable, souterraine, perdue et irrattrapable ; cette matière apte à nous faire fermer les yeux, puis, pousser un cri intérieur, et nous ouvrir la vue vers ce que l’on n’ose pas regarder. Danser une danse qui s’incarne par l’œil, danser ce que l’œil n’arrive pas à retenir quand il est en train de regarder, danser des restes en nous, oubliés, rejetés, mis de côté, danser la hantise de ce que l’on voit. » À l’instar des précédentes créations de Volmir Cordeiro, L’œil la bouche et le reste est une fugue dans l’abstraction, la vie et le monde, une recherche dense, quasi obsessionnelle au cours de laquelle rien, jamais, n’est laissé au hasard.

 

Né en 1987, Volmir Cordeiro a d’abord étudié le théâtre pour ensuite collaborer avec les chorégraphes brésiliens Alejandro Ahmed, Cristina Moura et Lia Rodrigues. Il intègre la formation « Essais » en 2011 au Centre national de danse contemporaine d’Angers – direction Emmanuelle Huynh – et écrit actuellement à l’université Paris-8 une thèse sur les figures de la marginalité dans la danse contemporaine. Il a participé aux pièces de Xavier Le Roy, Laurent Pichaud, Rémy Héritier, Emmanuelle Huynh, Jocelyn Cottencin et Vera Mantero. En 2012, il signe en France un premier solo, Ciel, puis, Inês en 2014 et en mars 2015, le duo Époque, avec Marcela Santander Corvalán. Il a clos un premier cycle de son travail, composé des trois solos Ciel, Inês et Rue (créé en octobre 2015 au Musée du Louvre, en collaboration avec la FIAC) et et a créé à Brest, en février 2017, une pièce pour quatre danseurs, L’œil la bouche et le reste.