ExpositionRecherche

Marius Petipa

étoilement d’une œuvre

Nina Tikanova dans le studio de la rue du Bac (n°83) sans mention d'auteur. Collection Barbara Schwarz, avec son aimable autorisation
Nina Tikanova dans le studio de la rue du Bac (n°83) sans mention d'auteur. Collection Barbara Schwarz, avec son aimable autorisation

11.01 > 23.02.18

CN D Pantin

En écho aux travaux de recherche menés par Pascale Melani, professeure des universités (langues et littératures slaves), qui génèrent un renouveau des études petipiennes françaises, et alors que paraissent sous sa direction éditoriale le Journal du maître de ballet aujourd’hui bicentenaire, le Centre national de la danse accueille Marius Petipa, chorégraphe d’une soixantaine de ballets dont les titres auront fini par effacer le nom propre. Notamment Paquita (1846, d’après Mazilier), Don Quichotte (1869), Le Songe d’une nuit d’été (1876), La Bayadère (1877), Coppélia (1884, d’après Saint-Léon), Gisèle (1864, d’après Coralli et Perrot), La Belle au bois dormant (1890), Casse-noisette (1892), Le Lac des cygnes (1895), Barbe-Bleue (1896), Raymonda (1898)… Nourrie des réflexions des historiennes Sylvie Jacq-Mioche et Florence Poudru et des doctorantes Aurélie Bergerot et Laetitia Basselier, l’exposition Marius Petipa, étoilement d’une œuvre propose de découvrir des documents issus des collections et des fonds patrimoniaux du CN D, notamment russes, encore méconnus (Zereteli, Volkova-Dabbadie, Noureev, Meunier, Vaillat, Caplain, Jacq, Mail et Cournand, et de prêts des chorégraphes et pédagogues Nadejda Loujine, Barbara Schwarz et Christine Bayle), ainsi que la traduction de textes inédits des maîtres de ballet et pédagogues du Théâtre Mariinski Alexandre Chiriaev (1867-1941) et Fedor Lopoukhov (1886-1973) s’attachant à décrire l’art chorégraphique de ce grand artiste qui aura servi les théâtres du Ballet impérial de Saint-Pétersbourg pendant soixante-quatre ans.
Lors des exposés de recherche qui se déroulent chaque année en janvier et février, cette exposition présente les fruits de travaux qui bénéficient d’une aide à la recherche et au patrimoine en danse du CN D et d’une aide à l’écriture.

 

Marius Petipa (1818-1910) étudie le violon et est parallèlement formé au Conservatoire de la danse de Bruxelles par son père. Il débute enfant au théâtre de la Monnaie, puis sa carrière le mène à Bordeaux, Nantes, aux États-Unis, à Madrid et Paris. Engagé comme premier danseur à Saint-Pétersbourg en 1847, il reste au service du Ballet impérial russe jusqu’à sa retraite en 1904 : il assiste Jules Perrot et Arthur Saint-Léon avant de devenir maître de ballet en titre en 1869, enseigne à l’école de danse qu’il dirige de 1855 à 1887. Après avoir été congédié en 1904, il rédige [en français] ses Mémoires qui sont traduits en russe, puis en anglais (1968), et en français (Actes Sud, 1990). Bon danseur, il brille dans les rôles de caractère et comme mime. Il excelle comme chorégraphe, signant une soixantaine de ballets et les danses d’une trentaine d’opéras. Il développe le grand ballet qui occupe toute une soirée, splendidement mis en scène et rassemblant un grand nombre d’interprètes, et réserve aux meilleurs artistes pas de deux et solos. Attachant autant d’importance à la pantomime qu’à la danse, il développe un style brillant, ample, lyrique et élégant, qui affectionne les divertissements de caractère et peut emprunter aux danses traditionnelles. Diffusée hors de Russie après sa mort, son œuvre constitue toujours une part importante du répertoire de toute compagnie classique.