Le récit fragmentaire, qui finit par s’appeler histoire de l’art, ou de la danse, a besoin pour apparaître dans sa clarté, de laisser dans l’ombre les sources multiples, impures, qui ont participé à son élaboration. La danse du début du XXe siècle a ainsi puisé dans un vaste répertoire de formes et d’expressions : danses régionales venues d’anciens territoires colonisés, scènes populaires ou cabaret qui ont été absorbés dans le dispositif théâtral occidental. À quoi ressemblerait, aujourd’hui, le rêve d’une autre danse, qui laisserait affluer toute la diversité des expressions chorégraphiques – sans les hiérarchiser ? Думи мої – Dumy Moyi, pièce créée en 2013, a quelque chose d’un rêve ; elle en épouse la logique, la fulgurance des images. Rêve de spectacle, à mi-chemin entre la cérémonie, le numéro, le défilé, le récital. Enveloppé par les costumes du créateur Romain Brau, François Chaignaud expose un corps pris dans des devenirs multiples, à l’image de ces dieux proches, créatures fantastiques aux costumes étincelants de couleurs.
François Chaignaud
Diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, François Chaignaud a collaboré avec de nombreux·ses chorégraphes (Alain Buffard, Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh ou Gilles Jobin). Depuis 2004, il mène un parcours multiple de danseur, chorégraphe, chanteur, acteur, historien et artiste de cabaret. Son travail, très tôt marqué par l’articulation du chant et de la danse (Думи мої, 2013), est aussi nourri de recherches historiques approfondies pour ses propres pièces comme pour les nombreuses collaborations qu’il mène (avec Jérôme Marin, Marie Caroline Hominal ou Théo Mercier). De 2005 à 2016, il crée avec Cecilia Bengolea plusieurs spectacles dont Sylphides (2009), (M)IMOSA (avec Trajal Harrell et Marlene Monteiro Freitas, 2011) et Dub Love (2013). En 2021, il fonde Mandorle Productions, affirmant une démarche marquée par de nombreuses coopérations. Il crée avec Nino Laisné Romances inciertos, un autre Orlando (2017), puis Symphonia Harmoniæ Cælesitum Revelationum (2019) avec Marie Pierre Brébant. En 2020, il co-signe GOLD SHOWER avec l’icône du butoh Akaji Maro, et crée Un boléro avec Dominique Brun. Son oeuvre s’étend aussi vers des pièces de groupe, en 2018, il crée Soufflette pour le ballet norvégien Carte Blanche et en 2022 t u m u l u s, avec Geoffroy Jourdain (Les Cris de Paris). Il créé en juin 2023 Cortèges avec le compositeur Sasha J. Blondeau et créera en octobre la pièce Mirlitons avec le beatboxer Aymeric Hainaux. Son travail est représenté dans le monde entier et il est actuellement artiste associé à Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, à Chaillot – Théâtre national de la Danse à Paris ainsi qu’à la Maison de la danse et à la Biennale de la danse de Lyon.
Romain Brau
Né à Paris en 1983, Romain Brau est diplômé de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers et lauréat du Prix Tommy Hilfiger. Créateur de sa propre ligne de Haute Couture, designer de la marque autrichienne LISKA et cofondateur du concept store RA (Anvers – Paris) avec Anna Kushnerova, Romain Brau est également performeur et militant de la liberté absolue. Dessinant des costumes et des pièces baroques dans le but ultime de faire rêver les gens, il offre à voir des myriades de pierreries, de fourrures, de plumes et de cristaux. Chaque saison, sa ligne est présentée en exclusivité dans les boutiques Joyce à Hong Kong, Seikatsu au Japon et Assembly à New York. Parallèlement, Romain Brau multiplie les collaborations avec des artistes de renom tels que Véronique Branquinho, Chadd Curry, Little Dragons, Jérôme Marin, Ali Mahdavi ou François Chaignaud (Dumy moï, 2013 ; Récital, 2017).
Philippe Gladieux
Éclairagiste pour le théâtre et la danse.
Il mène une recherche sur la correspondance entre écriture de la lumière et organicité du jeu. Il développe une méthode d’approche qui permet un jeu au présent, prenant tout en compte tout le flux de l’information. Les couleurs, c'est le monde de l’invisible, un espace où l’on voit ses propres images, ses fantasmes, ses peurs… C’est à la fois un miroir et un trou noir. Il donne un cours « la lumière en soi » à la manufacture, Lausanne. Il a travaillé avec Caterina & Carlotta Sagna sur de nombreux spectacles pendant 15 ans, Fabrice Lambert (Imposture 2005, Solaire 2010, Nervures 2013, Jamais assez 2015, Aujourd’hui Sauvage 2018), Olga de Soto (Débords 2013, (Elle) retient 2015), Yves-Noël Genod (Chic by accident 2012, Je m'occupe personnellement 2012, Un petit peu de Zelda 2013, 1er avril 2014, Rester vivant 2014, Massacre du printemps 2015, Leçon de théâtre et de ténèbres 2016, La Recherche 2017, Phèdre 2018) Laurent Chétouane (Partita 2017, invisible#1-2 2018) Lenio Kaklea et Lucinda Childs (deux.L 2013) Robert Cantarella (Notre Faust 2017, La réplique 2016), Gwenaël Morin (Andromaque 2016) Jacques Perconte et Othman Louati (Damnation de Faust 2017) et François Chaignaud (Dumy moï 2013, How slow the wind 2014).
Production
Mandorle productions (Garance Roggero, Jeanne Lefèvre, Emma Forster)
Agence de diffusion à l’international
APROPIC–Line Rousseau–Marion Gauvent
Mandorle productions est subventionnée par le Ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
François Chaignaud est artiste associé à Bonlieu Scène nationale Annecy, à Chaillot – Théâtre national de la Danse ainsi qu’à la Maison de la danse et à la Biennale de la danse de Lyon.
Coproductions
Festival Montpellier Danse 2013, Festival d’Automne à Paris, Centre de Développement Chorégraphique Toulouse / Midi-Pyrénées, Gessnerallee Zürich, deSingel Internationale Kunstcampus (Anvers), Ménagerie de Verre (dans le cadre du Studiolab, laboratoire de recherche).
Spectacle créé pour le Festival Montpellier Danse 2013
Remerciements
Viktor Ruban, Cecilia Bengolea, Christelle Hano, Philippe Laboual, Philippe Blanc, Pascal Quéneau