Spectacle

Robyn Orlin

We must eat
our suckers with
the wrapper on... Variation #1

Robyn Orlin, We must eat our suckers with the wrapper on... © John Hogg
Robyn Orlin, We must eat our suckers with the wrapper on... © John Hogg

23 > 25.03.23

CN D Pantin

Le spectacle est précédé de la projection de Tombeaux : in memoriam de Santiago Sempere.

Il y a 22 ans, Robyn Orlin créait une pièce-phare avec les danseuses et danseurs du Market Theatre Laboratory questionnant l’enseignement aux citoyens de l’utilisation du préservatif, destinée à un public sud-africain avant son succès international. Espoir et humour noir s’y côtoient, dans une atmosphère empreinte de gravité, puisqu’il s’agit frontalement du sida, mais aussi d’une rage de vivre et d’une sensualité à couper le souffle. Les interprètes, filmés en plongée par une caméra suspendue, sont retransmis à l’image en fond de scène, selon un mouvement aléatoire qui ajoute au trouble de cette danse oscillant entre transe et souffrance, ponctuée de silences trouant soudain les percussions corporelles. Une puissante pièce chorale s’érigeait, qui criait : « la lutte continue ! »

Comment la lutte continue-t-elle, aujourd’hui ? Dans cette nouvelle performance conçue avec Mosie Mamaregane, danseuse de la jeune génération du même Lab, la chorégraphe revisite son opus en peignant une symphonie d’objets rouges, avatar de la pièce originale, pour ausculter ce qui a bien pu changer en ces deux décennies.

Robyn Orlin est née en 1955 à Johannesburg. Surnommée en Afrique du Sud « l’irritation permanente », elle révèle, à travers son œuvre, la réalité difficile et complexe de son pays. Elle y intègre diverses expressions artistiques (texte, vidéo, arts plastiques...), afin d’explorer une certaine théâtralité qui se reflète dans son vocabulaire chorégraphique. On lui doit notamment Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other (1999) qui a obtenu le Laurence Olivier Award de la réalisation la plus marquante de l’année, ou encore Beauty remained for just a moment then returned gently to her starting position... (2012), spectacle d’ouverture de la saison sud-africaine en France en 2013. En avril 2018, Robyn Orlin reprend la mise en scène de la pièce Pygmalion de Rameau, en résidence à l’Opéra de Dijon, en collaboration avec Emmanuelle Haïm à la direction musicale. Et c’est pour l’Opéra de Paris et ses danseurs qu’elle crée en 2007, avec William Christie et Les Arts florissants, L’Allegro, il penseroso ed il moderato de Haendel. En coproduction avec l’INA et ARTE, elle réalise son premier film Hidden beauties, dirty histories en octobre 2004. Robyn Orlin est désormais Commandeuse des Arts et des Lettres depuis le 12 novembre 2022.