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Session #3

Passages
en scènes

Elsa Wolliaston, Privilèges (au sous-sol des âmes errantes), Théâtre de la Bastille, 1987 © Médiathèque du CN D – Fonds Jean-Marie Gourreau
Elsa Wolliaston, Privilèges (au sous-sol des âmes errantes), Théâtre de la Bastille, 1987 © Médiathèque du CN D – Fonds Jean-Marie Gourreau

01.10.21 — 14:30

CN D Pantin

14:30 — 1h.
Conversation avec Susan Buirge (Japon) et Elsa Wolliaston (France) animée par Benoît Bardy


15:45 — 50 min.
Rituel(s) et danse dans la filmographie de Carlos Saura dans la trilogie flamenca [Bodas de sangre (1981), Carmen (1983), El amor brujo (1986)] et Salomé (2002) : effets d’un regard construit sur le flamenco

par Gabriel Doménech González (Espagne) et Inès Guégo Rivalan (France)

La filmographie de Carlos Saura (1932) autour de la danse flamenca questionne l’invention du « rituel », du moment dansé. La communication s’appuie sur un corpus de quatre films : la trilogie flamenca (Bodas de sangre (1981), Carmen (1983), El amor brujo (1986)), et Salomé (2002), afin d’étudier l’image élaborée du danseur ou de la danseuse lors de l’acte dansé mais aussi en coulisses, dans la préparation ritualisée du spectacle. En suivant le regard du cinéaste, on pourra analyser le rôle de l’acteur, le rituel – ses mécanismes, son détournement – ainsi que la construction audiovisuelle. On s’interrogera sur la prépara- tion du moment dansé (temps d’échauffement) et sur le ressenti exprimé des danseurs (attitudes, expression des visages, parole lors des interviews...). Enfin, on cherchera à met- tre au jour une possible « fabrique du rituel » et du flamenco chez Carlos Saura, afin d’apprécier sa contribution à l’évolution de cette danse vers la performance.


16:45 — 45 min.
Conférence dansée
« Faire une danse écoutante et débordante : Agencements, espaces et gestes de (dés)appartenance chez les femmes derviches qâdéris à Téhéran »

par Kamnoush Khosrovani (France)
accompagnée de Kaveh Hedayatifar

Cette conférence dansée propose par la pratique, de faire une expérience, à la fois personnelle et collective du geste de (dé)voilement qui traverse les pratiques dansées des femmes soufies de la lignée qâdéri de Téhéran. Par la restitution d’une séquence du zikr (la cérémonie hebdomadaire strictement encadrée et hautement sensorielle des qâdéris), Kamnoush Khosrovani ouvre un cercle de participation et de réflexion autour des dynamiques d’(in)visibilité du corps que ce dispositif rituel engendre chez les participantes, les participants et les ressources inventives et sensibles qu’il inspirerait chez les danseuses et danseurs.


17:45 — 1h.
Parcours d’un rituel imaginaire. D’un culte indien, le Kalam Eruttu, à une création contemporaine, Kalam/Terre

par Michel Lestréhan (France), Brigitte Prost (France), Haridas Kurupp (Inde)

Cette communication porte sur le passage du rituel indien Kalam Eruttu à la création chorégraphique Kalam/Terre, articulée à la projection vidéo d’un dessin à la poudre que l’officiant Haridas Kurupp réalise dans les temples du Kerala. Partant du contexte où se déroule le rituel, il s’agit de mettre en perspective théorique les détournements, transferts et hybridations en jeu dans la création, leurs implications et conséquences. Et de détailler la transposition des différentes phases du rituel afin d’expérimenter un déploiement cyclique du temps et de l’espace pour une évocation de la somptuosité charnelle et de sa fin inexorable.


18:45 — 30 min.
Le rituel dans Circle the Mountain d’Anna Halprin

par Luna Paese (Italie, France)

Anna Halprin parle de Circle the Mountain, créé en 1985, comme d’un rituel dansé, et décrit le rituel comme quelque chose qui « est fait avec un but dans la vie réelle ». Les différences entre un spectacle et un rituel sont les intentions des participants, ainsi que l’adresse : le spectateur au sens théâtral du terme est remplacé par le « témoin, qui comprend et soutient l’objectif [du rituel] ». À travers l’analyse de documents d’archives et de vidéos de Circle the Mountain, il s’agit de saisir les particularités de cette danse, en se penchant sur l’usage de l’espace, le nombre et les typologies de danseurs, la musique, les qualités du mouvement, la relation entre danseurs et témoins. Puis d’effectuer une comparaison du même rituel, repris avec le titre Circle the Earth, par l’assistant d’Anna Halprin, Jamie McHugh, pour le département de danse de l’université du Wisconsin-Madison en 2016, et formuler des hypothèses concernant ce focus de la danse rituelle et le statut de sa reprise.