ExpositionProjection

Exposition de films

Présences, traces & fantômes

Last Spring : A prequel (création 2011) Conception : DACM / Gisèle Vienne © Gisèle Vienne
Last Spring : A prequel (création 2011) Conception : DACM / Gisèle Vienne © Gisèle Vienne

20.11.19 > 11.01.20

CN D Pantin

Plus que tout autre, peut-être, la danse est l’art des petites perceptions. Un souffle, l’impulse d’un mouvement, un déséquilibre volontaire, involontaire. De ces petites perceptions, le philosophe Leibniz écrit des choses très belles : ce sont elles, dit-il, « qui forment ce je ne sais quoi, ces goûts, ces images, ces qualités des sens, claires dans l'assemblage, mais confuses dans les parties, ces impressions que des corps environnants font sur nous, qui enveloppent l'infini, cette liaison que chaque être a avec tout le reste de l'univers. » Leibniz parle ici du flux de la mer et des vagues mais cela s’applique idéalement au flux du corps et du mouvement. Par son attention au moindre geste (sur un plateau, tout se voit dit-on souvent) la danse a développé un rapport privilégié à des états très aigus de présence, et donc assez logiquement d’absence. La danse joue volontiers de ces espaces liminaires où des corps plus ou moins fantomatiques apparaissent / disparaissent. En témoignent les films présentés ici : Paysages du vent d’Hijikata, qui joue merveilleusement de cet art du corps obscur, ou obscurci, qu’est le butô ou le paysage brouillard de Sophie Laly. De même, les films de Pascal Baes en saccadant, accélérant, ralentissant le mouvement épaississent l’espace qui devient un feuilleté de traces souvent plus perçues que vues. Présences, traces & fantômes en présentant quelques films issus des collections du CN D voudrait donc attirer l’attention sur ce savoir des petites perceptions qui font la puissance propre de la danse.