Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le ballet classique domine dans une Europe en ruines : les mouvances de la danse moderne entrent en crise et, pour un moment, le ballet monopolise l’idée de la modernité en danse.
Vient le temps de la guerre froide et des luttes de décolonisation. Alors que les nations rivalisent dans un monde en reconfiguration, la danse est instrumentalisée au service de la diplomatie culturelle. Des États-Unis à l’Union soviétique, mais aussi dans les nations émergentes du Sud, de nouvelles visions de la modernité chorégraphique se profilent, parfois radicalement divergentes.
Cependant, des forces de contestation ne tardent pas à secouer les pays occidentaux et occidentalisés. Les mouvements de contre-culture vont profondément bouleverser le champ de la danse en y insufflant leurs aspirations, douces ou violentes, de transformation des modes de vie et de création. À la fin des années 1970, quand se clôt le passionnant récit proposé par Annie Suquet, ces espérances arrivent à épuisement.
Ce livre dresse un panorama des évolutions de la danse sur plus de trente années. Il conduit le lecteur de Paris à Pékin, en passant par Wuppertal, Londres, Toronto, New York, San Francisco, Moscou, New Delhi, Tokyo, La Havane, Dakar… Situant les artistes, les œuvres, les lieux, les pédagogies dans leurs contextes culturels et idéologiques, il offre des clés essentielles pour comprendre la danse d’hier et d’aujourd’hui.
Avec L’Éveil des modernités : une histoire culturelle de la danse (1870-1945) de la même autrice, paru en 2012, il constitue une vaste histoire culturelle de la danse au XXe siècle.
Conférences données le 6.04 et le 13.04 par Annie Suquet en écho à la sortie de son livre.