Artistes en expérimentation 2024-2025

Le dispositif « artistes en expérimentation » au CN D à Lyon s’adresse aux équipes artistiques en France ou à l’étranger pour leur offrir un temps de recherche, d’expérimentation et de présentation studio aux professionnels du territoire. Pensé comme un laboratoire de recherche, une tentative d’obtenir ou de réaliser un travail artistique, sans attente de résultat, ce dispositif de soutien à la création porte une attention particulière à l’émergence chorégraphique et à la découverte artistique. Sa vocation est d’apporter aux artistes d’ici et d’ailleurs une visibilité sur le territoire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Chaque saison, d’octobre à juin, le CN D à Lyon propose à huit équipes artistiques de travailler une semaine en studio avec une présentation studio à l’issue de la résidence. Ce temps de partage se déroule sous un format de vingt à trente minutes de présentation (en conditions studio) par l’équipe artistique accueillie, suivi d’un échange avec les professionnels présents. Les équipes accueillies bénéficient d’un accès aux différentes activités et/ou ressources du CN D (médiathèque, ressources professionnelles, invitation à l’ERD, mise en réseau, etc.).

Apport du CN D € 1 800
En conséquence, les équipes artistiques accueillies sont constituées de 5 personnes maximum.

Nota bene
− L’organisation de la venue des équipes artistiques ainsi que les modalités de séjour à Lyon sont à la charge des porteurs de projet ;
− L’accueil des équipes artistiques au CN D à Lyon se déroule en conditions studio, c’est à dire avec lumières de service et régie mobile son ;
− Dans le cadre de ce dispositif, le CN D soutien des projets à un stade expérimental de travail (pas au-delà de 2 semaines réalisées de résidence au moment de l’accueil au CN D).
− Seuls les porteurs de projets dont la structure administrative est basée en région Auvergne-Rhône-Alpes peuvent candidater aux deux dispositifs : « artistes en création » et « artistes en expérimentation ».


Artistes en expérimentation 2024-2025
 

Laura Lamy & Tristan Robilliard – Resodancer Company
Je ne suis pas à vendre
Octobre 2024

Laura Lamy & Tristan Robilliard se forment au CNSMD Lyon et obtiennent en 2010 leur DNSPD. Après 6 ans en tant qu’interprètes pour divers projets en Europe, ils entament leur collaboration comme chorégraphes. Ils créent Resodancer Company en 2016 et sont invités à chorégraphier pour des structures telles que le Ballet de l’Opéra de Metz, le CRR de l’île de la Réunion, Derida Dance Center, CobosMika… Leur duo Prologue créé en 2020 a été récompensé lors des Linkage Dance Platform à Sofia et finaliste du Copenhagen International Choreographic Competition.

Titulaires du DE, ils développent leur technique qu’ils nomment Spiral Training et sont invités à enseigner au StaatsOper d’Hannover, au CND, aux CNSMD de Paris et Lyon, à la Rambert Dance School, à Profitraining Basel, Luzern et la Tanzahaus de Zürich entre autres.

« Dans une époque où l'homme se déshumanise, chaque individu s'enlise dans une lutte contre les rouages politiques du XXIe siècle. L'homme se bat pour exister dans un monde où malheureusement son destin semble déjà scellé.

Toujours plus connecté, chacun d'entre nous perd son âme, sa chaleur et son rapport à l'autre se dissipe. Produit d'une société moderne où le futile a depuis longtemps remplacé l'utile.

“Je ne suis pas à vendre” disait Jacque Brel, l'artiste doit-il représenter un idéal ? Un cri du cœur qui persiste au milieu de cette foire d'empoigne à se faire entendre. Le monde d'après c'est déjà maintenant, alors quand le changement ? Témoins d'un contexte politique, environnemental et social qui secoue notre monde, cette création a émergé comme un besoin viscéral de s'exprimer. Nous voulions mettre en avant une femme forte, en quête d'émancipation mais piégée dans cette société. »

Plus d’infos : resodancer.com
 

Solveig Rocher – Compagnie Mimoïde
Maggot : la danse de l’œuf
Novembre 2024

Dans le travail de la performeuse Solveig Rocher, on retrouve un penchant pour les collections et une certaine obsession pour la répétition et la dégradation. Elle a étudié l’illustration (Camberwell College of Arts) où elle utilisait ses dessins pour sauvegarder les choses de l'oubli. Puis la danse (ESMAE) où, confrontée à l’étrangeté de produire quelque chose qui semble tout de suite disparaître, elle choisit de poursuivre cette sensation inquiétante et se focalise sur les systèmes d’archivages incarnés.

Elle crée la collection de pièces de danse Cascas de memória dans lesquelles elle tente de devenir une archiviste dansante. Suit la collection multimédia The Residual Pieces, résultat de sa résidence en tant qu'artiste-archiviste au Théâtre Municipal de Porto. Puis elle crée avec le compositeur Rémy Clair, Béton : la conférence des oiseaux, des tentatives d'envol inspirées par les oiseaux et les saints lévitant.

« J’ai dans ma tête l’image d’un cadavre qui porte une couronne d'œufs et qui danse. Sa danse est frénétique ou extrêmement lente. Elle se fait sur de la musique acoustique et à la lumière des bougies, dans de la terre, la terre qui enveloppe le mort. La danse rappelle les vers qui nous mangeront la chair.

Puis il y a les œufs. 100 ou peut-être seulement 14. Qui jonchent le sol ou flottent au-dessus. Fragiles et pleins d’espoir. La coquille brisée, l’œuf cuit dur tout blanc, le jaune d’œuf soleil, fécondité, renaissance, immortalité.

J'imagine cette danse simultanément ridicule et effrayante, drôle et horrifiante, poétique et inélégante. J’aimerais qu’elle soit à la fois vie et mort, pourriture et renaissance. Ce serait ma version d’une danse macabre ! Un corps qui pourrit, c’est une renaissance, en quelque sorte, non ? »
 

Alice Roudaire – Compagnie Melta
Golden Ratio
Décembre 2024

Formée au conservatoire de Tours puis au Centre James Carlès à Toulouse, Alice Roudaire continue son apprentissage des arts performatifs sous la direction de Alessio Castellacci à Berlin et poursuit son étude de la performance auprès du Butoh selon Noguchi Taiso.

En 2019, Alice Roudaire est danseuse au sein de la Compagnie Éponyme et interprète Syndrome de la vie en rose. Début 2022, elle participe au Labo Chorégraphique#2 à l’Abbaye de Royaumont sous la direction d’Hervé Robbe. Depuis 2022, Alice participe au développement de « DURCH » avec Cerise Rossier à Genève, elle est également interprète dans DIEstinguished de Maria Laribot au Théâtre de Vidy de Lausanne et dans S'entraîner les dents de Marco Berretini à Genève. En 2023, La Compagnie L’Ogresse de Xavier Gresse l'invite à collaborer sur le défilé de la Biennale de la danse de Lyon. Aujourd’hui installée en Haute-Savoie, elle co-dirige la Compagnie MELTA et développe des projets sur le territoire du Grand Genève et Rhône-Alpes.

« Golden Ratio est une pièce chorégraphique qui se déploie sous l’égide de la suite de Fibonacci et du nombre d’or. Elle se veut être une pièce ténue qui se nourrit de notre environnement et de notre adaptation perpétuelle. C’est en observant que l’accélération et la demande exponentielle de productions dans nos sociétés créent des motricités culturelles complexes et hors sol, que j’ai décidé de me pencher sur la notion d’anthropocène qui correspond à une nouvelle époque géologique où les Hommes deviennent la principale force de changement sur la Terre.

C’est une pièce de constat qui touche toutes les communautés, une mise en abîme d’une réalité toujours plus exigeante. La suite de Fibonacci, en tant qu’élément fondamental reliant savoirs scientifiques et composition organique des écosystèmes, est le vecteur commun. Je souhaite interroger les liens existants entre les rythmes biologiques et les temporalités sociétales au sein desquelles évoluent nos corps. »

Alice Roudaire sera accueillie au TROIS C-L | Maison pour la danse (Luxembourg) au printemps 2025 avec une participation au « 3 du TROIS » le 3 mai 2025, à l’occasion duquel, elle présentera une étape du travail sur le projet Golden Ratio.

Avec TROIS C-L | Maison pour la danse (Luxembourg)

Plus d’infos : compagniemelta.com
 

Alice Boivin – Compagnie TohuBohu
Le Sablier

Janvier 2025

Danseuse, notatrice Laban formée au CNSMDP, Alice Boivin développe une écriture mêlant danse et cinétographie. Elle y suit les enseignements d’Odile Rouquet et de Noëlle Simonet, rencontre Maguy Marin et transcrit durant ses études Extraits de May B. Elle danse, transmet des œuvres modernes, creuse les liens entre la notation et l’expressionnisme.

Être interprète pour Aurélie Berland, qui crée avec la partition Laban, a transformé sa vie d’interprète. Elle travaille également pour Véronique His, Aude Le Bihan et à Royaumont avec Hélène Iratchet, Irénée Blin. Elle assiste Mathilde Rance et s’engage dans des projets musicaux (IRCAM, démos), et collaboratifs avec Laure Desplan et Enzo Pauchet, Marion Rhéty. En 2020, elle compose Les danses Lunatiques. En 2023, elle monte la compagnie TohuBohu et rejoint l’équipe de LIEUES, lieu d’expérimentations transdisciplinaires à Lyon. Elle mène des transmissions auprès de divers publics. En 2024, pour l’Ar(t)icoche, elle transmet la partition Extraits de May B avec Isabelle Missal (transmission orale), dans le cadre de Danse Amateur et Répertoire du CND.

« Le sablier est un recueil de plusieurs danses à la manière des jeux d’enfants qui apprivoisent la peur de l’absence et du lointain. Alors on renverse la marche linéaire du temps. On change d’orbite. On accueille en nous le lointain. Le Sablier contient le temps linéaire conduisant à la fin mais aussi par son caractère réversible, la durée infinie. Il est le point de correspondance entre deux mondes. Le trio plonge dans le cercle d’une corde, ramène des danses ajourées qui parlent du lien et du vide. Du présent et de l’absent. Ça recommence jusqu’à ce que ça valdingue et on entame un autre jeu.

L’architecture du Sablier se construit à partir de partitions cinétographiques à trois interprètes et une corde. La cinétographie arrive à différents endroits du processus de création donnant des élans de mouvement, pour jouer avec les rythmes et le vide. Cette écriture du mouvement interroge les places de l’interprète et du chorégraphe en les plaçant en traducteur au service de l’écriture. »
 

Dovydas Strimaitis – Compagnie Still Waiting
Arachné (titre provisoire)
Février 2025

Dovydas Strimaitis est un chorégraphe lituanien, il habite et travaille en France. À l'âge de 12 ans, Dovydas Strimaitis a commencé à s'entraîner dans divers styles de danse, notamment la line dance, la show dance et la danse contemporaine. Il est diplômé de Codarts aux Pays-Bas en 2019. De 2019 à 2022, Dovydas Strimaitis est danseur au Ballet National de Marseille, sous la direction de La Horde. En 2022, il crée sa compagnie Still Waiting et poursuit ses collaborations avec des chorégraphes comme Kor’sia ou Dalila Belaza. Sa première pièce professionnelle, le solo The Art of Making Dances est créée en 2021 au festival New Baltic Dance à Vilnius. Il est suivi de A Duet créé en 2023 au festival ArtDanThé au Théâtre de Vanves. En 2022, la pièce Hairy est sélectionnée comme finaliste du concours Danse élargie organisé par le Théâtre de la Ville. En 2022 et 2023, il créé une version solo et une version trio de la pièce. Ces versions ont servi de préparation à la pièce full-evening de Hairy créée en 2024 au festival New Baltic Dance à Vilnius. Les œuvres de Dovydas Strimaitis sont marquées par des structures rigoureuses, un vocabulaire minimaliste mais physiquement exigeant et une musicalité détaillée.

« Arachné (titre provisoire) est un solo. Utilisant les cheveux comme pièce maîtresse de la scénographie et de la chorégraphie, j’imagine un interprète portant de très longues mèches de cheveux tressés attachés au plafond, créant ainsi un immense réseau de cordes provenant toutes de la tête de l'interprète. Cette scénographie, à la fois contraignant la danseuse au milieu de la scène et la libérant des conventions habituelles de la danse, sert de support visuel, symbolique et physique au solo. Le solo, à travers cette image, explorera deux récits mythologiques – celui d'Arachné, une mortelle transformée en araignée par Athéna ; et celle de Méduse, une gorgone. Le solo ne racontera cependant pas seulement ces deux histoires à travers la danse. En les utilisant comme base symbolique, je souhaite analyser l'idée de métamorphose dans la mythologie, la littérature, l'art et la culture en général, en explorant des thèmes tels que le pouvoir, la punition, les relations inter-espèces et la féminité archétypale. »

Plus d’infos : dovydas-strimaitis.com
 

Marius Fouilland – Compagnie Inéluctable
CE(UX) QUI RESTE(NT)
Mars 2025

Né en 1999 à Auch (France), Marius Fouilland hésite entre le cirque et la danse, il fait le choix d'étudier l'acrobatie à l'Académie Fratellini. Depuis sa sortie en 2021, il travaille pour différentes compagnies entre cirque et danse, L'EOLIENNE, Compagnie Samuel Mathieu, Compagnie DANS6T, et le Cirque Jafarson. Il intervient aussi pour le CNSMDP, le CFA Pietragalla, et l'Académie Fratellini. En 2022, il crée la Compagnie Inéluctable, la première création SOI(E), co-écrite avec Anna Martinelli et accompagnée par Florence Caillon et Sylvère Lamotte, a déjà joué plus de 50 représentations. Le solo (RÉ)FLEXION, prochain projet de la compagnie est prévu pour l'été 2025, accompagné en regard extérieur et composition musicale par Jonathan Guichard. En 2023, après un échange avec un camarade d'école, Aimé Rauzier, artiste de cirque, ils décident ensemble, suite à une histoire commune de partir en création pour le projet CE(UX) QUI RESTE(NT), accompagné en dramaturgie par Aurélien Bory (Cie 111).

CE(UX) QUI RESTE(NT) commence avec une histoire commune ; la perte d’un proche, artiste de cirque. C’est par eux que Marius Fouilland et Aimé Rauzier se rassemblent dans cette pièce pour interroger leur relation entre vie et mort. Impulsés par leur langage acrobatique, mannequins et humains feront corps. Chuter à deux mais se relever à 4. « Un problème, auquel un grand nombre de ceux qu'un mort laisse s'efforceront de répondre : où est-il ? Il faut situer le mort, c’est-à-dire lui “faire” une place. Le “ici” s'est vidé, il faut construire le “là”. » Vinciane Despret. CE(UX) QUI RESTE(NT) est leur tentative de construction du “Là”.

Plus d’infos : ineluctablecompagnie.com
 

Lisanne Goodhue
Challenger - une danse pour Elon (Musk)
Avril 2025

lisanne goodhue (Canada, 1986) est une artiste en danse basée entre Montpellier et Berlin depuis 2010. Formée en ballet classique, danse contemporaine et art visuel à Montréal au Canada, elle obtient en 2020 son Master en Chorégraphie à exerce au ICI-CCN de Montpellier, et cofonde le collectif interdisciplinaire ‘cohue-laboratoire chorégraphique’. Depuis 2015, elle développe des projets chorégraphiques et pédagogiques solo, collaboratifs et interdisciplinaires. Circulant entre chorégraphie, interprétation, enseignement et arts visuels, elle oriente sa pratique de la danse vers un corps puissant, somatique et virtuose, opérant habillement entre les cadres sociaux et abstraits qu’un contexte performatif propose. Ses créations ont été accueillies au Festival NeufNeuf et Supernova à Toulouse, au Grand Huit à Nantes, à Plastique Danse Flore à Versailles, la Vignette et Mouvement sur la Ville à Montpellier, à Berlin au Lake Studio et Ada-Studio, à Leipzig à la Schaubühne Lindenfels, et en Suède à MARC et Wanas Konst. Sa création 2024 closure reçoit le soutien de la DRAC Occitanie, la Ville de Montpellier, le CDCN de Grenoble Le Pacifique, Honolulu Nantes et MARC en Suède et Lorganisme (Montréal, Can.) Sa pratique d’enseignante nourrit profondément ses enjeux chorégraphiques ; elle enseigne à la Tanzfabrik Berlin depuis 2017 et dès 2021 à l’Université Paul-Valéry Montpellier, Fr.

Challenger - une danse pour elon 

Challenger réuni 4 artistes qui auront l’âge redoutable de 40 ans en 2026 pour créer un portrait collapsologique, collectif et féministe en dansant au travers des ruines et contradictions d’aujourd’hui. 

Ayant comme point de départ l’explosion de la navette Challenger en 1986, la création navigue entre l’appel des physicalités lunaires et celles de la chair de Rosi Braidotti, contrecarrant la démesure capitaliste et patriarcale d’Elon Musk, pour former un compost de corps, mots et danses dédiés aux générations futures.

Challenger s’imagine comme un événement coulant qui s’effondre, entre et la poésie de la québécoise Maude Veilleux, mes danses éclatées, débordant de ses propres frontières bouillonnantes ; imaginé au plateau et sur ses périphéries sur une durée d’environ une heure. L’équipe de 4 artistes compte moi-même à la chorégraphie & danse, la poète Maude Veilleux, la danseuse Laura Kirshenbaum et l’artiste sonore Mei Bao.

Co-accueil en partenariat avec CAP Centre d’art, Saint-Fons (France)

Plus d’infos : lisannegoodhue.com
 

David Le Borgne
La brûlure la plus lente
Mai 2025

David Le Borgne est un artiste pluridisciplinaire. Formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de paris en tant que danseur, il fut interprète pour Alain Platel dans la pièce Nicht Schlafen puis pour Christian Rizzo dans la pièce Une maison. Il se forme de manière autodidacte à la photographie et à la vidéo en pensant une pratique de chorégraphie du regard qu’il met à l’épreuve du travail de nombreux chorégraphes. Il expose ses œuvres dans des galeries, notamment Fin de fugue en solo à la Galerie Zoom à Sète (août 2023) et Corpo mundo à ICI — centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie Montpellier (septembre-décembre 2024), Ca vide (2021). Son travail cinématographique inclut des installations vidéo et des films tels que Seconde peau (2023) et Fugue (2021). En tant que conférencier, il anime un séminaire lors de la résidence du VR Arles Festival en 2021. En 2024, il participe au projet de livre Corpo Mundo sous la forme d’une carte blanche photographique proposée par Vania Vaneau et Jordi Galì. Son travail de photographie de spectacle est publié numériquement dans Le Monde, Libération, Les Inrocks. Il a enseigné au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris en 2024, et a donné des ateliers aux étudiants de la Fémis, des Arts décos et du CNSAD dans le cadre de la semaine inter-écoles PSL entre 2019 et 2023.

La brûlure la plus lente est une installation/performance qui se déploie comme une fiction de fin du monde. Le public est invité à déambuler librement dans l’installation avant que ne débute la performance et après. En s’ancrant dans les mythologies apocalyptiques, la pièce envisage la danse comme un acte d’extraction de l’ordinaire – ce régime où le corps est réduit à un outil, soumis à un unique mode de production du réel. Elle s’attache aux sensations de brûlure et de fièvre, qui viennent troubler les frontières entre l’individu et son environnement, entre le réel et la fiction. La performance devient un rituel de ré-enchantement : imaginer des danses de fin du monde est une manière de rouvrir les failles et les mystères de notre existence.
Ici, la chaleur et la brûlure ne sont pas les signes d’une destruction, mais les forces d’une fusion – elles dissolvent les contours individuels pour faire surgir un corps traversé, poreux, en résonance avec le monde.
Dans cet espace-temps suspendu, l’intimité n’est plus un espace clôt mais une partie intégrante de la chair du monde, une pure ouverture.

David Le Borgne a été rejoint sur ce projet par son frère Simon Le Borgne, danseur et chorégraphe, en janvier 2025.
Co-accueil en partenariat avec les Ateliers Frappaz, Centre national des arts de la rue et de l’espace public.

Plus d’infos : instagram.com/leborgne_david

Artistes en expérimentation 2024-2025

Eva Aubigny – Compagnie Organ Tumult
Foyers

Formée en 2009 à l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris, puis de 2016 à 2020 au CNSMD Lyon en danse contemporaine, Eva Aubigny est ensuite lauréate du Post-diplôme de Recherche et Création Artistique des Ecoles Supérieures en Art de Lyon pour sa première pièce parmi l'humilité de la chair, ceux qu'il reste. Eva Aubigny devient ensuite artiste-chorégraphe TREMPLIN à l'Espace Pasolini de Valenciennes pour sa deuxième création PARMI (duo), et est Jeune Talent ADAMI 21/22 des Ateliers de Paris CDCN.

En 2023, elle crée la compagnie Organ Tumult (OT) dont les activités artistiques voyagent entre les Hauts-de-France, la région lyonnaise, le Vercors et la région PACA.

Pour la saison 23/24, Eva Aubigny est artiste lauréate de Happynest-SUPERAMAS, et de « Création en cours » des Ateliers Médicis avec sa dernière création TENIR (première aux SUBS à Lyon en 2024), et artiste complice de la compagnie Le Double des Clés (création artistique et éducation populaire) dans la Vallée de la Roya.

Elle a aussi été interprète pour Jérôme Bel, Miguel Filipe, Louison Valette, Giovanni Zazzera, et continue aujourd'hui à danser pour la Compagnie Eddi Van Tsui (Luxembourg), Hélène Iratchet (France) et la compagnie KHAM (France, Ardèche).

FOYERS est un laboratoire artistique pour chercher comment plonger dans une hybridation des rêves et des tactilités.

Dans le terreau de ce travail chorégraphique il y a le désir de revenir aux pratiques de danse-contact avec une perspective inspirée des pensées écoféministes récentes, de créer une danse en trio où s’entremêlent perpétuellement résistances, soutiens, douceur, entraide et fictions choisies, de poursuivre un travail de transe douce basée sur l’observation du feu amorcé dans la création précédente TENIR. Et aussi le désir de développer des pratiques autour des rêves nocturnes, se raconter nos rêves mais aussi enquêter (d’une façon inspirée du livre de Charlotte Beradt Rêver sous le IIIème Reich) sur ceux de nos mères et de nos grand-mères, tenter une mise en corps condensée de toutes ces couches temporelles de rêves. »

+ d’infos : evaaubigny-organtumult.fr
 

Céline Bellut
MY FREEDOM IS YOUR DISTORTED GAZE

Céline Bellut, interprète et chorégraphe formée à l’Université Folkwang (Essen, Allemagne), s’installe en 2017 à Cologne, où elle crée des œuvres interdisciplinaires telles que SUDDENLY, A SLOTH CROSSES THE STREET (2023), A PERFORMANCE IS A LONG QUIET RIVER (2021) ou HOLD ON (2019). En 2024, elle s’installe à Marseille pour entamer une réflexion, inspirée par la pensée post-humaniste, sur la décroissance et l’écologie, et explore de nouveaux liens entre mouvement, argile et biomatériaux, tout en se formant à la Fasciapulsologie®.

MY FREEDOM IS YOUR DISTORTED GAZE  Créé entre 2017 et 2020, ce solo de Céline Bellut questionne la norme, la productivité et la virtuosité imposées aux corps par le néolibéralisme. Aujourd’hui, elle le transmet à Danijel Sesar qui y inscrit son histoire, ses luttes politiques et son héritage culturel. Inspirée par le punk contestataire de l’ex-Yougoslavie des années 90, la performance célèbre fragilité, fatigue et erreur comme actes de résistance. Elle redéfinit la virtuosité en dehors des normes validistes et rend hommage à la mémoire effacée de la dissolution de la Yougoslavie.

+ d’infos : celinebellut.com
 

Lundy Grandpré
25 façons de faire l'amour à la Terre

Lundy Grandpré est née en 2018 de la rencontre entre Akène Lenoir et Lucile Genin. Akène Lenoir est danseur et chorégraphe formé au CNSMD Lyon et Lucile Genin est performeuse et plasticienne formée à l’ENSBA Lyon. Le duo s’amuse à construire des récits alternatifs, des jardins qui auraient survécu à la fin du monde, des plantes bavardes, des corps suants, et des spectateur·ices qui participent aux spectacles. Ses créations embarquent avec malice le public dans des aventures aussi engagées que jubilatoires.

“25 façons de faire l’amour à la Terre, est une adaptation chorégraphique du texte éponyme de Annie Sprinkle et Beth Stephens. Nous voulons créer une forme joyeuse et festive qui prendra vie à la rencontre des habitant·es et des territoires dans lesquels elle sera jouée. Comme Annie et Beth, nous utiliserons l’humour et l’ironie comme registre, outil puissant pour tisser un lien entre le public et les artistes, et ainsi rendre accessible les messages portés par l’écosexualité.”

+ d’infos : lundygrandpre.fr
 

Anne-Mareike Hess
in the air

Anne-Mareike Hess (Luxembourg/Berlin) est chorégraphe, interprète et directrice artistique de la structure utopic productions. Elle a fait ses études au Conservatoire de Luxembourg, au HfMDK de Francfort/Main et au Centre interuniversitaire de danse HZT de Berlin. Depuis 2007, Anne-Mareike Hess travaille comme interprète avec des chorégraphes tels que William Forsythe, Rosalind Goldberg, Ingri Fiksdal et Antje Velsinger, avec lesquels elle s’est produite dans des salles du monde entier. Ses propres oeuvres ont été présentées dans de nombreux théâtres et festivals à travers l’Europe et la Corée du Sud. Depuis 2016 elle est artiste associée au Weld à Stockholm. Elle a reçu le Emerging Artist Award de la "Stiftung zur Förderung junger Talente" (2012) et le Danzpraïs (2015) du Ministère de la Culture du Luxembourg.

Ce projet envisage une chorégraphie pour une interprète solo, évoluant dans un paysage dynamique et en transformation. L'œuvre explore la tension entre l'engourdissement émotionnel, nourri par une société surstimulée et auto-exploitante, et le profond désir de se sentir vivant·e, touché·e et bouleversé·e. La vie moderne nous inonde de stimuli, brouillant la frontière entre le banal et l’essentiel, favorisant ainsi une forme d’anesthésie émotionnelle. Pourtant, le besoin humain de connexion et de vitalité persiste. Ce projet s'inspire de la notion poétique d’ ‘Einhauchen’ — terme allemand signifiant "insuffler la vie" — comme guide pour explorer ce champ de tension et proposer des expérimentations ludiques et réflexives.
La première de in the air aura lieu en novembre 2026 aux Théâtres de la Ville de Luxembourg.

Avec TROIS C-L | Maison pour la danse (Luxembourg)

+ d’infos : annemareikehess.com
 

Eliane Roumié
Hers

Eliane Roumié est une artiste gréco-syrienne dont le travail explore les thèmes de l'identité et de la transition à travers un processus ancré dans la recherche, l'exploration incarnée et la connaissance expérientielle. Elle utilise la documentation, la création de partitions et les retours collectifs pour laisser chaque œuvre émerger à travers la recherche et l'interaction avec le corps expressif. Eliane Roumié a reçu la bourse d'artiste de la Fondation Stavros Niarchos décernée par ARTWORKS et a également bénéficié du soutien du Goethe-Institut, d'ELEVSIS Capitale européenne de la culture, de NEON et de la ville d'Athènes.

Hers explore la Déclaration universelle des droits de l'homme à travers le prisme du corps féminin. Combinant mouvement, arts visuels et narration, elle utilise des objets, des gestes, des textures et des sons pour créer un monde où le corps féminin est à la fois un réceptacle et un participant actif. Les récits personnels, mais aussi universels, racontés par des femmes, reflètent les articles de la Déclaration universelle des droits de l'homme, transformant les témoignages en installations vivantes qui visent à créer un espace pour la lutte et la force, tout en s'interrogeant sur la manière dont la pratique artistique peut s'engager de manière significative dans les réalités sociales.