12 > 14.03.20
CN D Pantin
Sous la forme d’un essai chorégraphique, Frederico Paredes aborde la problématique coloniale à travers la figure du moineau, à la fois intrus des villes et agresseur des autres espèces de volatiles, notamment du Tico tico. Importé à Rio de Janeiro au début du XXe siècle, le volatile devient ici ce corps étranger symbolique, à partir duquel interroger la difficulté à vivre ensemble, les mécanismes de rejet et d’agression, la façon dont la bienveillance se heurte à la violence dans la ville brésilienne d’aujourd’hui. Sur une scène nue, tour à tour avenue de Rio et forêt amazonienne, Frederico Paredes revient sur la façon dont les choix urbanistiques traduisent des rapports de domination coloniale, économique ou sociale. En guide improvisé, il lie ici le geste au discours, mêlant anecdotes, descriptions de paysages et enregistrements de chants, d’oiseaux dans une forme « méta-chorégraphique », en creux de laquelle la lutte pour le territoire apparaît comme une métaphore cinglante de l’art et de la situation actuelle au Brésil.
Frederico Paredes est acteur, chanteur, danseur et chorégraphe. Diplômé de l’Escola e Faculdade Angel Vianna, où il enseigne aujourd’hui, il mène entre 1995 et 2005, avec Gustavo Ciríaco, un projet de recherche sur l’humour dans la danse, Dupla de Dança Ikswalsinats. Connu depuis Um só Trio (1999) pour ses solos et ses pièces pour petits groupes, joués tant au Brésil qu’en Europe, il collabore avec de nombreux artistes tels que Lia Rodrigues, João Saldanha, Esther Weitzman, Marcela Levi, Lilian Zaremba et Tunga.
- Feuille de salle Intervalo pdf 1.1 MB