Spectacle

DANCE ON ENSEMBLE

William Forsythe + Lucinda Childs + Jan Martens + Lucy Suggate + Tim Etchells

7 Dialogues, Brit Rodemund et Lucy Suggate © Dorothea Tuch
7 Dialogues, Brit Rodemund et Lucy Suggate © Dorothea Tuch

07.04.18 — 18:00

CN D Pantin

7 Dialogues

Les 7 Dialogues imaginés par DANCE ONENSEMBLE ont tout d’un laboratoire musical et chorégraphique. Chaque membre de la compagnie s’est associé pour l’occasion à un chorégraphe ou metteur en scène, dans le but de créer un solo en forme d’autoportrait. Pourlier le tout, le compositeur Matteo Fargion, directeur artistique du projet, leur a proposé une structure musicale unique : celle du lied Erlkönig de Schubert, inspiré par Le Roi des aulnes de Goethe, qui met en scène une créature fantastique qui hante les forêts. Cinq extraits seront présentés dans les espaces du CN D. Le danseur américain Ty Boomershine a rencontré pour l’occasion l’univers minimaliste de la chorégraphe Beth Gill, figure de la jeune avant-garde new-yorkaise, formée à la Tisch School of the Arts. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Allemande Brit Rodemund s’est essayée à une collaboration avec Lucy Suggate, danseuse indépendante reconnue au Royaume-Uni pour la force et l’engagement de ses solos. D’autres ont choisi de travailler avec des artistes formés au théâtre. Le metteur en scène et plasticien Tim Etchells, dont la compagnie, Forced Entertainment, jouit d’une renommée internationale, s’est prêté au jeu avec Jone San Martin, ancienne danseuse de Forsythe, également devenue chorégraphe. Christopher Roman, directeur artistique de DANCE ON ENSEMBLE, a quant à lui sollicité un artiste inclassable qui travaille à la frontière de la performance, du théâtre et de la danse : Ivo Dimchev, actuellement établi à Bruxelles. S’y ajoute Frédéric Tavernini, danseur et chorégraphe formé à l’École de danse de l’Opéra de Paris, passé au cours de sa carrière par le Béjart Ballet Lausanne, le Ballet de l’Opéra de Lyon ou le Ballet de Marseille. Autant de voix originales, au style forgé par des décennies d’expérience, et de dialogues – reliés par la trame musicale tissée par Matteo Fargion – dans lesquels danseurs, chorégraphes et metteurs en scène sont égaux devant le travail chorégraphique.

 

Catalogue (First Edition)

Pour Christopher Roman, ancien danseur et directeur de la Forsythe Company, la présence de William Forsythe au répertoire de DANCE ONENSEMBLE s’est imposée comme une évidence. Le maître longtemps basé en Allemagne lui a offert un nouveau duo intitulé Catalogue (First Edition), à l’articulation, dit-il, « complexe, presque baroque ». Christopher Roman y retrouve Jill Johnson, ancienne complice également passée par l’univers de Forsythe (en alternance avec Brit Rodemund). À deux voix, ils explorent leur mémoire physique au présent.

Figure majeure de la scène chorégraphique depuis plus de trente ans, William Forsythe aborde la danse, classique ou contemporaine, pour mieux en changer les règles. Ancien directeur du Ballet de Francfort puis de The Forsythe Company, il travaille aujourd’hui comme chorégraphe et plasticien indépendant.


Katema

Lucinda Childs l’avait créé pour elle-même il y a exactement quarante ans. Solo d’une précision minutieuse, Katema est revisité par Ty Boomershine, collaborateur de longue date de la chorégraphe américaine avant de devenir l’un des interprètes de DANCE ON ENSEMBLE. Pour le CN D, qui accueille depuis 2016 les archives de Lucinda Childs, il déroule – en silence, le long d’une unique diagonale – le fil d’une chorégraphie qui porte la marque de la rigueur géométrique de son auteure.

Grande dame du minimalisme en danse, Lucinda Childs trace son chemin rigoureux depuis les années 1960. Collaboratrice régulière de Philip Glass et Robert Wilson, elle continue à travailler avec ses danseurs ainsi qu’avec des compagnies extérieures.

 

Man Made

Fait par l’homme : tel est le titre, teinté d’ironie, de la pièce que Jan Martens a offerte à DANCEON ENSEMBLE. À l’heure où le virtuel et ses pièges sont partout, Man Made s’appuie sur la mémoire et l’expérience de cinq danseurs pour composer un système chorégraphique et social ancré dans les corps. Dans un univers dépouillé, chacun est à l’écoute, de l’autre comme de la musique électronique live de Mattef Kuhlmey, pour tisser à l’unisson une pièce dynamique, collaborative – et profondément humaine.

À tout juste 33 ans, Jan Martens est l’une des étoiles montantes de la danse belge. Choré-graphe prolifique, qui cherche l’humanité dans la virtuosité, il a présenté récemment à Paris The Dog Days Are Over, ainsi que The Rule of Three.