Spectacleplan D

Archive Fever

Emma Bigé, Hélène Giannecchini, Marcela Santander Corvalán

Archive fever © Photo Makoto Ôkubo / Collage Théo Storf
Archive fever © Photo Makoto Ôkubo / Collage Théo Storf

10 & 12.04.25

Palais de Tokyo
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Comment ça danse dans les archives des vies et des luttes queers ?

Nous sommes un groupe de personnes trans, cis, pédées, bi, gouines, blanches, racisées et latinx, et au milieu des contradictions et des alliances portées par ces mots dans nos chairs, nous nous demandons : de quelles archives manquons-nous ? Et que pourrions-nous apprendre des danses qui se sont passées dans les sous-sols des luttes de nos ancêtres ? Comment honorer les manières dont elles et ils se sont réunies pour bouger et suer ensemble, pour se montrer leurs brillances face à la brutalité et s'inventer des contre-mondes, là, à même leurs peaux entremêlées ?

Une conférence-atelier où, pendant une heure, la philosophe Emma Bigé, la chorégraphe Marcela Santander et l'écrivaine Hélène Giannecchini posent ces questions en lisant des textes, en regardant des images, en dansant des archives et en se racontant des histoires. 

Emma Bigé

Emma Bigé étudie, écrit, traduit et improvise entre les champs des études en danse, des études queers et des inhumanités environnementales. Traductrice et travailleuse du texte, elle a notamment écrit Mouvementements. Écopolitiques de la danse (La Découverte, 2023), coédité des livres sur l’improvisation en danse (Steve Paxton: Drafting Interior Techniques, 2019 ; La perspective de la pomme. Histoires, politiques et pratiques du Contact Improvisation, 2021) et cotraduit des écrivaines et écrivains transféministes anglophones (dont Jack Halberstam, Sara Ahmed, Alexis Pauline Gumbs, Karen Barad, Eva Hayward, Marquis Bey…). Curatrice, Emma Bigé a aussi créé deux expositions-en-danse, l’une sur l’histoire du Contact Improvisation (Musée de la danse, 2018) et l’autre sur l’œuvre de l’improvisateur nord-américain Steve Paxton (Culturgest, 2019) et elle mène un projet au long cours, Zones d’Atterissage Temporaire, dédié à l’installation de zones à siester dans différentes villes d’Europe. Agrégée et docteure en philosophie, elle enseigne irrégulièrement l’épistémologie en écoles d’art et dans des centres chorégraphiques. Le reste du temps, elle écrit des trucs et des machins, et elle vit au bord d’une forêt dans le Périgord où, dès qu’elle peut, elle roule par terre.

Marcela Santander Corvalán

Née au Chili, Marcela Santander Corvalán se forme à Milan, puis au CNDC d’Angers. En parallèle de sa formation, elle étudie l’histoire et obtient une licence en danse à l’université Paris 8. Depuis 2011, elle a travaillé avec les chorégraphes Dominique Brun, Faustin Linyekula, Julie Nioche, Ana Rita Teodoro, Volmir Cordeiro. Elle collabore également avec le chorégraphe Mickaël Phelippeau sur plusieurs projets ainsi que pour la direction artistique de la manifestation À DOMICILE à Guissény en Bretagne. Elle développe ses propres projets depuis 2014, date à laquelle elle entame une association avec le Quartz, scène nationale de Brest, qui lui offre un terrain d’expérimentation propice à la mise en oeuvre de projets personnels. En février 2015, elle cosigne avec Volmir Cordeiro la pièce Époque. En 2016 elle crée son premier solo Disparue. Sa création, MASH, cosignée avec Annamaria Ajmone a été créée en 2017. En 2019, elle crée Quietos au manège, scène nationale de Reims dans le cadre du festival Born to be alive. En 2020, suite à une invitation de la péniche la POP à Paris, elle signe avec Hortense Belhôte une conférence performée sur le thème de l’écoute intitulée CONCHA – Histoires d’écoute. En 2022, elle crée Bocas de Oro. Marcela Santander Corvalán a été artiste associée au Quartz, scène nationale de Brest de 2014 à 2017. Elle est artiste associée à La Manufacture, CDCN Nouvelle-Aquitaine Bordeaux La Rochelle.

Hélène Giannecchini

Hélène Giannecchini est écrivaine, théoricienne de l’art et enseignante. Docteure en littérature, elle est spécialiste des rapports entre texte et image. Elle a publié aux éditions du Seuil, dans la collection « La Librairie du XXIesiècle », Une Image peut-être vraie (2014), Voir de ses propres yeux (2020) et Un désir démesuré d’amitié (2024). Obsédée par les images, elle les regarde, les expose, les collecte, les écrit, les partage. Responsable du fonds Alix Cléo Roubaud, artiste à laquelle elle a consacré son premier ouvrage, son travail se situe à la croisée de la littérature, de l’histoire et de la théorie de l’art. Son deuxième livre, Voir de ses propres yeux, écrit à la Villa Médicis, est un roman qui mêle récit de deuil et histoire de l’anatomie et de la dissection. Ses recherches actuelles portent sur les archives queer de la seconde moitié du XXe siècle. Elle travaille notamment sur l’œuvre de la photographe Donna Gottschalk. Elle a également écrit, à partir d’images de la Gay, Lesbian Bi and Trans Historical Society de San Francisco, le livret de Cortège. Cette pièce pour orchestre symphonique et électronique composée par Sasha Blondeau, chorégraphie et interprétée par François Chaignaud a été jouée à la Philharmonie de Paris en 2023. En 2021 et 2023 elle était en résidence d’écriture au Centre national de la danse à Pantin pour poursuivre ses explorations sur les liens entre danse, image et écriture.