09.12.24 — 10:00
CN D Lyon
Dans le cadre du spectacle de Jérôme Bel et d’Estelle Zhong Mingual Danses non humaines sera abordée la question du rapport à la nature aux débuts de la modernité en danse à l’orée du XXe siècle. Des nombreux questionnements de cette rupture esthétique demeurent toujours actuels : corps organique et corps contraint, expression et abstraction, naturel et artifice…. Au cœur de ce courant appelé danse libre, deux grandes figures féminines de la danse semblent en illustrer les deux extrêmes : Loïe Fuller et Isadora Duncan. Cependant malgré des réalisations chorégraphiques radicalement différentes, ces deux danseuses partagent maints points de vue sur l’art et la danse.
L’atelier est construit en un va-et-vient entre pratique et théorie. Après avoir replacé leur proposition esthétique dans le contexte culturel de l’époque, il propose une expérience de leur danse, des éléments stylistiques de Duncan à la question de l’évocation de la nature. Seront abordées ainsi les convergences et les divergences entre ces deux danseuses.
Danseuse, pédagogue, chercheuse en danse, Elisabeth Schwartz s’est consacrée de nombreuses années à l’interprétation des danses d’Isadora Duncan transmises à New York par Julia Levien (Isadora Duncan Commemorative Dance Company). Elle ne cesse de danser ce répertoire, comme dans le film Jaillissements (Réal. R. Sangla) et encore actuellement pour la pièce de Jérôme Bel Isadora Duncan (2019), Danses non humaines (2023) et pour Cécile Proust Ce que l’âge apporte à la danse (2023). Elle transmet ce répertoire à des amateurs, à des professionnels, Boris Charmatz, François Chaignaud, Conservatoire de Xi’An, Chine, Opéra de Paris, Ballet de Lorraine… Elisabeth Schwartz a le souci de tisser des liens entre l’analyse du mouvement, l’histoire de la danse, la création : diplômes en AFCMD, en Analyse Qualitative de Laban-Bartenieff, en culture chorégraphique auprès de Laurence Louppe jusqu’à une thèse « Ne rien inventer en art, Paradoxes sur la danse d’Isadora Duncan » (Univ. Lille, direct. Claude Jamain). Grâce à une bourse de recherche du CND (2020), elle vient de finir une recherche Arts et Sciences, Nouvelles technologies, sur Isadora Duncan, une archive interactive (Université Grenoble Alpes, INRIA, Université Paris Saclay, INRIA, IRCAM, MOCAPLAB).