21 > 23.03.24
CN D Pantin
« La production purement esthétique ne m’intéresse pas », affirme l’artiste suisse Lucie Eidenbenz. Créée en 2019 dans le cadre du triptyque Comment habiter le monde, qui comprend également un podcast et un film, sa « performance – cabane » se veut d’abord une expérience de coréflexion environnementale, dont les spectateurs et spectatrices sont partie prenante. Si son titre évoque L’Après-midi d’un faune de Nijinski, elle ne se limite pas à une évocation dansée de cette pièce cultissime, mais propose un entrelacement de récits et d’actions suggérant d’autres façons, poétiques et interactives, de « cohabiter le monde ». Le public, accompagné par trois performeurs dans le rôle de meneurs de jeu, est convié à participer en se reconnectant avec l’esprit de l’enfance. Qu’il s’agisse de modeler de l’argile, d’élaborer un dessin à la craie, d’apprendre le langage des merles, ou de s’exercer à respirer par les pouces à l’exemple du célèbre danseur des Ballets russes, l’essentiel est de « jardiner des possibles ». Avant de se retrouver à l’intérieur d’une « cabane de pensée », fragile abri d’une nouvelle communauté vivante.
Lucie Eidenbenz
Le travail protéiforme de Lucie Eidenbenz se déploie sur des enquêtes de terrain, des spectacles scéniques, des performances in situ et participatives, des pièces sonores et des installations. Formée au Centre chorégraphique national de Montpellier, parallèlement à des études en sciences sociales à Lausanne, puis auprès de Bruno Latour à Sciences Po Paris (SPEAP), elle a notamment créé TSCHÄGG en 2015 (3e prix du Concours Reconnaissance Danse). Sa dernière pièce, le solo Les Vagues, s’inspire du roman homonyme de Virginia Woolf et a été présentée en 2023 au Mapping Festival à Genève.
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