29.09.23 — 16:20
CN D Pantin
16:20 – 50 min.
Concourir dans le krump : de l’affrontement à la rencontre, une pratique de survie
par Laurence Saboye, Wounded aka Lady Madskillz – Émilie Ouedraogo Spencer, Isabelle Dufau
Lorsqu’on s’intéresse au monde du krump, qu’on l’envisage avec et depuis la danse, on comprend que les différents événements qui le construisent dépassent largement la dimension compétitive. Parmi eux, le battle est avant tout une stratégie de réappropriation de l’espace, un prétexte pour la rencontre, et pour faire corps commun dans la bienveillance, le soutien, la curiosité, le partage. À partir de l’extrait vidéo d’une finale de la krumpeuse Wounded aka Lady Madskillz, nous proposerons un dialogue à trois voix qui mettra en évidence tous ces paramètres. Ce sera l’occasion d’évoquer le Spirit, autre fondamental du krump, et de percevoir que cette danse, comme beaucoup d’autres, même si elle intègre une forme de compétition, ne se situe pas au même endroit que le sport ; ses pratiques d’entraînement, ses enjeux, son attention au corps des danseurs sont d’abord des actes de survie et une expression artistique. Elle y gagne en cela son autonomie, sa puissance d’effraction, sa cohérence.
17:10 – 40 min. [intervention dansée]
Le performeur et la performance. La fabrique du goût de la compétition chez un danseur ordinaire
par Akène Lenoir, Marco Mary
À onze ans, Akène Lenoir concourt à son premier triathlon. En 2014, il est admis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon en section danse classique. En 2017, lors de son prix de fin d’étude, il se souvient de son angoisse de monter sur scène. Il y a un an, face au miroir, il choisit une tenue « branchée » pour aller à une audition. Triathlon, examen d’entrée, concours, auditions, son quotidien est devenu celui d’une « bête à concours ». Imaginée comme une performance sociologique, cette intervention invite au dialogue entre actions chorégraphiques et objectivation sociologique. Un danseur et un doctorant en sociologie témoignent avec leurs pratiques et leurs techniques respectives de la place du concours dans le milieu chorégraphique. Comme un jeu (une compétition ?) entre les deux protagonistes, les rôles s’inversent, les corps s’engagent, les langues se délient. Cette proposition s’appuie sur ce triptyque : compétition, production, chorégraphions !