23 & 24.06.23
CN D Pantin
En 2019, durant les manifestations contre le gouvernement à Santiago de Chili, Marcela Santander Corvalán assiste à une scène mémorable : des centaines de manifestants qui se relaient pour taper en rythme sur la surface métallique d’un bâtiment avec des pierres arrachées des trottoirs. Cette expérience sonore active l’imaginaire de la chorégraphe qui commence à considérer la temporalité des pierres et les histoires qu’elles peuvent renfermer. Une mythologie précolombienne finit par s’agréger à ce son vibratoire : celle de la Puerta del Sol (Porte du Soleil), un monolithe millénaire en Bolivie qui, selon la légende, renferme un secret qui permettrait de sauver l’humanité en danger lors de la fin du monde. Comment voyager dans le temps et dans l’espace pour écouter ces pierres ? Comment crée-t-on de nouvelles mythologies aujourd’hui ? Avec Bocas de oro, Marcela Santander Corvalán propose de se mettre à la recherche de savoirs fictifs, pour conjurer l’action de réduction que l’oppression opère, imaginer des moyens de résistance collective, et inventer des forces du petit et du tendre.
Originaire du Chili, Marcela Santander Corvalán se forme à la danse-théâtre à Milan, puis à la danse contemporaine au CNDC d’Angers, sous la direction d’Emmanuelle Huynh. En tant qu’interprète, elle collabore avec Dominique Brun, Faustin Linyekula, Julie Nioche, Ana Rita Teodoro, Volmir Cordeiro, Mylène Benoit et Mickaël Phelippeau. Depuis 2015, elle signe plusieurs pièces qui tournent en Europe et à l’international (dont Disparue, solo présenté au CN D en 2018). Elle est actuellement artiste associée à La Manufacture, CDCN Nouvelle-Aquitaine Bordeaux La Rochelle.