CaravaneProjection

Projections

Une soirée film de danse
par La Nouvelle cinémathèque de la danse

27 & 29.10.19

Museum of Contemporary Art, University of Wisconsin - Milwaukee

Parmi les archives de la Nouvelle cinémathèque de la danse, une sélection de vidéos et d'extraits de films de danse réunira des œuvres d'aujourd'hui et du passé en France et en Europe.

— Portrait Ana Rita Teodoro : corps animal, corps végétal (15 min.)
— Portrait Solitude(s) de Mathilde Monnier (30 min.)
— Portrait Noé Soulier, écriture sur écriture (15 min.)
— Portrait de Miet Warlop, la désinstallation (15 min.)
 

Ana Rita Teodoro : corps animal, corps végétal

2018, 15 min.
Trailer

Ana Rita Teodoro rampe comme un vers ou un serpent dans les rues de Lisbonne. Elle amasse des papiers entre ses jambes telle une araignée laborieuse entre ses pattes. Elle ondule lentement les bras, algue souple au fond d’un aquarium. Elle glisse sur un autre corps en une étrange parade amoureuse. Il y a dans la danse de la jeune chorégraphe portugaise un sentiment d’animalité ou de végétation, une visite volontaire aux frontières du corps humain, d’où le titre Orifice qui lui sert souvent de titre générique. Ana Rita Teodoro bouge au bord des trous. L’idée de cette danse est d’éprouver ce qu’un corps peut apprendre en se mêlant, temporairement, à une autre nature, d’autres gestualités et surtout à une organicité absolument différente qui confèrent aux mouvements une façon étrange et séduisante d’habiter la durée et l’espace.


Solitude(s) Mathilde Monnier

30 min.
Trailer

La danse de Mathilde Monnier est habitée par la thématique de la solitude. Si dans ses pièces les danseurs sont nombreux, sur le plateau, chaque danseur se détache par son individualité et sa façon de trouver sa place dans le groupe ou en solo. Dans Tempo 76, c’est un unisson qui rythme la pièce, obéissant au métronome de la musique de Ligeti, chaque danseur est à la fois un corps commun et un corps singulier. Dans Déroutes, les interprètes vivent leurs parcours sur un même plateau se rencontrant où se croisant au fil du hasard de leurs marches. Les Lieux de là, aussi, à leur façon, raconte l’histoire de la dispersion d’une communauté qui n’en finit pas de se reconfigurer. Duos et trios – figures du lien – sont fréquents dans la grammaire de Mathilde Monnier, mais ce qui prédomine ce sont des danses solitaires, de véritables solos ou des solos à plusieurs (voir les errances rock de Publique), où chacun, chacune, se laisse entraîner par son propre mouvement et sa propre dérive.


Noé Soulier, écriture sur écriture

2017, 15 min.
Trailer

L’écriture est un motif qui hante le travail de Noé Soulier. Soit qu’il commente et explique à voix haute sa propre danse en la dansant, soit qu’il écrive le mouvement en référence volontaire aux codes de la danse classique, soit qu’il écrive des phrases précises que les danseurs s’approprient à leur façon, les commençant et les achevant où ils veulent – à chaque fois, il s’agit de réfléchir à ce que l’écriture a et peut apporter à la danse. C’est sans doute cette croyance en la fécondité de la chorégraphie qui fait la singularité du chemin que Noé Soulier commence seulement à explorer.

 

Miet Warlop, la désinstallation

2019, 16 min.
Trailer


Plâtre et peinture, eau et plastique, objets gonflables et sculptures explosives, corps animaux et prothèses absurdes : l’univers de Miet Warlop, performeuse plasticienne ou plasticienne performeuse c’est selon, consiste souvent à désinstaller le monde de manière ludique, farouche et souvent destructrice. Pistolets à peinture qui viennent salir le blanc laiteux (Big Bears Cry Too) ou solutions chimiques qui explosent, plumes qui volent partout, décor cassé à coups d’échelle (Mystery Magnet) : dans tous les cas, l’espace scénique est voué à assister à sa propre reconfiguration. Mais cette apocalypse n’est pas triste. Elle est au contraire proprement créatrice car au bout du compte c’est à vivre dans un nouvel équilibre que nous invite le monde passé à tabac par Miet Warlop. Dans un univers désinstallé, on peut toujours se réinstaller à sa guise.