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Expositions

Galerie des portraits

17.06 > 16.07.19

CN D Pantin

La collection Portraits du CN D, conçue par la Nouvelle cinémathèque de la danse, se propose de traverser à partir de montage d’extraits de spectacles, le travail d’une ou d’un chorégraphe en privilégiant un axe dans la richesse profuse des matières dansées. Cette exposition de films fait découvrir cinq portraits projetés en continu dans l’espace de la Galerie.

Daniel Linehan, rythme et langage
Lisbeth Gruwez, de l‘endurance
Métamorphoses de François Chaignaud
Gisèle Vienne, le suspens

Miet Warlop, quel bordel !

 

Gisèle Vienne,
le suspens
2019, 30 min.

La danse de Gisèle Vienne semble ne jamais renoncer à raconter quelque chose – même s’il n’est pas facile de dire quoi exactement. Peut-être rien de précis après tout, peut-être plutôt le simple sentiment d’une histoire. Ce qui compte c’est surtout de construire des effets de suspense et de suspension pour dire que nous (spectateurs, humains) sommes pris dans un récit qui nous dépasse et risque toujours de nous violenter (comme le fait la prose sanglante de Dennis Cooper, collaborateur régulier de la chorégraphe). Marionnettes, patineuse, clubbeurs : chacun des personnages de Gisèle Vienne est pris dans l’horizon d’un monde qui menace. Coups, blessures, mort : le pire est presque toujours sûr, d’ailleurs vous voyez, il vient, il arrive.

Extraits
LAST SPRING: A Prequel, 2012, réalisation Stéphane Nota
Jerk, 2008, réalisation Antoine Parouty
The Ventriloquists Convention, 2015, réalisation Patric Chiha
I apologize, 2004, réalisation Patric Chiha
Showroomdummies 2#, 2001, réalisation Stéphane Nota
This is how you will disappear, 2010, réalisation Stéphane Nota Eternelle
Idole, 2009, réalisation Stéphane Nota
Kindertotenlieder, 2007, réalisation Patric Chiha
The Pyre, 2013, réalisation Stéphane Nota
Crowd, 2017, réalisation Caroline Detournay et Paulina Pisarek
Avec l’autorisation de Gisele Vienne.

 

Métamorphoses de François Chaignaud
2019, 15 min.

Toutes les pièces écrites par François Chaignaud, le plus souvent en collaboration (avec Cecilia Bengolea, Nino Laisné, Théo Mercier…) satisfont sans faillir à ce principe : on y voit vivre, chanter, danser « des personnages qui n’ont d’autre choix que de transformer le réel à la mesure de leur désir » : « gitane » qui tourne autour d’un motard immobile et noir comme la mort (Radio Vinci Park), interprètes-fleurs de Soufflette, gisants contemporains de Sylphide, elles et ils s’acharnent à dépasser leurs conditions pour produire des corps sans normes qui ont su transgresser les catégories où la vie et le monde auraient voulu les assigner, les cantonner.

Extraits
Думи мої – DUMY MOYI, 2013, réalisation 24 images
Offrande (un portrait de François Chaignaud), 2008, réalisation Sothean Nhieim
Soufflette, 2018, en collaboration avec Carte blanche, réalisation Bergen International Festival
Romances incertos, un autre Orlando, 2017, en collaboration avec Nino Laisné, réalisation Nino Laisné
Radio Vinci Park, 2016 en collaboration avec Théo Mercier, réalisation Augustin Jacob, Sarah Tchheurekdjan, Claire Rouvillain Sylphides, 2009, en collaboration avec Cecilia Bengolea, réalisation CN D
Narcisse, 1905, chorégraphie Isadora Duncan, transmission Élisabeth Schwartz, réalisation CN D
altered natives’s Say Yes To Another Excess – Twerk, 2012, en collaboration avec Cecilia Bengolea, réalisation du CN D
Body Double 35, 2017, réalisation de Brice Dellsperger
Avec l’autorisation de François Chaignaud/Vlovajob Pru, Brice Dellsperger, Nino Laisné, Sothean Nhieim, 24 images.

 

Lisbeth Gruwez,
de l’endurance

2019, 30 min.

Depuis qu’elle écrit ses propres chorégraphies, après avoir été une interprète fétiche des grandes années de la danse flamande, et notamment de Jan Fabre, Lisbeth Gruwez insiste et signe au même endroit : l’épuisement du geste, l’endurance du mouvement. Il faut que tout persiste et résiste. Que ce soient des secousses hilares (AH/HA), une ondulation du torse (Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan) ou le ressac d’une vague (The Sea Within), il s’agit toujours de pousser le mouvement au-delà du raisonnable, jusqu’à l’hypnose, et peut-être la transe. Les corps – ceux des interprètes comme des spectateurs – luttent avec la fatigue, puis trouvent respiration et souffle justes afin d’habiter la dure durée.

Extraits
L’origine, 2011, réalisation Kris Kenis
It’s Going To Get Worse and Worse and Worse, My Friend, 2012, réalisation Voetvolk vzw
Lisbeth Gruwez Dances Bob Dylan, 2015, réalisation Voetvolk vzw
The Sea Within, 2018, réalisation Voetvolk vzw
Ah/Ha, 2014, réalisation Voetvolk vzw
We’re Pretty Fucking Far From Okay, 2016, réalisation Voetvolk vzw
Penelope, 2017, réalisation Voetvolk vzw
Avec l’autorisation de Lisbeth Gruwez, Maarten Van Cauwenberghe, Voetvolk vzw. Photo Thibaut Montamat & Didier Olivré.


Daniel Linehan,
rythme et langage

2019, 15 min.

Daniel Linehan en deux mots ? Rythme et langage. Pour ce chorégraphe américain, né en 1982 et installé à Bruxelles depuis ses années de formation à P.A.R.T.S., ce qui parle en nous est ce qui donne sens et vitesse à nos gestes. Parfois ce sont de simples murmures, des syllabes décomposées ou des grognements (Digested Noise) et parfois des phrases signées Hugo Ball ou Platon. Parfois, une phrase sans arrêt répétée (Not About Everything) et d’autres fois, des mots que les danseurs saccadent au rythme de lumières qui s’allument / s’éteignent. Mais à chaque fois, le langage est le lieu où le geste trouve une raison de naître et d’inventer de subtils discours tout de reprises et d’interruptions.

Extraits
The Karaoke Dialogues, 2014, filmé au Kaaitheater à Bruxelles en 2014
Zombie Aporia, 2011, filméàSTUK àLouvain en 2015
Not About Everything, 2007, filméau festival Bouge B de deSingel àAnvers en 2017
Un Sacre du Printemps, 2015, filméa l’Opéra de Lille en 2015
dbddbb, 2015, filméau Kaaitheater àBruxelles en 2016
Flood, 2017, filméau Kaaitheater àBruxelles en 2017
Avec l’autorisation de Daniel Linehan, HIATUS vzw/asbl.


Miet Warlop, la désinstallation
2019, 16 min.

Plâtre et peinture, eau et plastique, objets gonflables et sculptures explosives, corps animaux et prothèses absurdes : l’univers de Miet Warlop, performeuse plasticienne ou plasticienne performeuse c’est selon, consiste souvent à désinstaller le monde de manière ludique, farouche et souvent destructrice. Pistolets à peinture qui viennent salir le blanc laiteux (Big Bears Cry Too) ou solutions chimiques qui explosent, plumes qui volent partout, décor cassé à coups d’échelle (Mystery Magnet) : dans tous les cas, l’espace scénique est voué à assister à sa propre reconfiguration. Mais cette apocalypse n’est pas triste. Elle est au contraire proprement créatrice car au bout du compte c’est à vivre dans un nouvel équilibre que nous invite le monde passé à tabac par Miet Warlop. Dans un univers désinstallé, on peut toujours se réinstaller à sa guise.

Extraits
Horse. A Man, A Woman, A Desire for Adventure, 2017, réalisation de Miet Warlop / Irene Wool vzw
Dragging the Bone, 2014, réalisation de Latitudes Prod (Lille)
Big Bears Cry Too, 2018, réalisation de Jan Bosteels
Mystery Magnet, 2012, réalisation de Pascal Poissonnier
Fruits of Labor, 2016, réalisation de Miet Warlop / Irene Wool vzw
Ghost Writer and the Broken Hand Break, 2018, réalisation de Jan Bosteels
Avec l’autorisation de Miet Warlop, Miet Warlop / Irene Wool vzw, Jan Bosteels, Pascal Poissonnier, Latitudes Prod – Lille.