Exposition

Pierre Droulers

Dimanche

© Marc Domage
© Marc Domage

21 > 26.01.19

CN D Pantin

Exposer, pour un chorégraphe, c’est se confronter à la fixation des gestes qui forment le corps vivant de l’œuvre. Mais c’est aussi la possibilité de dresser une cartographie subjective de matériaux et de sources, permettant au spectateur de recomposer de nouvelles interprétations. Comment donner à voir le puzzle d’une création s’étalant sur plus de quarante ans ? Pour Pierre Droulers, chorégraphe ayant toujours laissé une large place au mélange de couches plastiques, textuelles et musicales au sein de sa danse, le déplacement de la scène vers l’espace d’exposition est l’occasion d’une nouvelle combinaison : un redéploiement des pages du livre Sunday, qui creuse des galeries dans le temps, fabrique des liaisons internes et des échos. Plus qu’une simple archive, ces photos, carnets de notes, dessins, partitions, enregistrements et objets divers dessinent un trajet labyrinthique dans les arcanes de la création chorégraphique. À l’occasion du dépôt d’une partie de son fonds au CN D, l’exposition sera accompagnée de temps d’activation qui viendront donner corps à ce que murmurent les documents. Donner l’archive c’est aussi tenter qu’un autre s’en saisisse et l’amène au présent.

Pierre Droulers s’est formé à Mudra, l’école
 de Maurice Béjart, ainsi qu’auprès de Jerzy Grotowski et Bob Wilson. Au croisement des disciplines, il joue, dès ses premières créations (Désert et Dispersion, 1976), d’une pluralité de modes : danse, parole, musique. En s’entourant de plasticiens (Michel François, Ann Veronica Janssens, David Claerbout) et, bien que la chorégraphie en constitue toujours le centre de gravité, il mûrit un travail qui évacue la théâtralité et aborde l’abstraction de la lumière et de l’espace vide (De l’air et du vent, 1996, Petites formes, 1997, MA, 2000). De 2004 à 2017, il a été codirecteur artistique puis artiste associé à Charleroi danse, unique centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles.