Exposition

Lucinda Childs,
Nothing Personal 1963-1981

Lucinda Child © Cameron Wittig
Lucinda Child © Cameron Wittig

29.11 > 21.12.18

CCNO Centre chorégraphique national d’Orléans

À l’occasion de la donation d’un fonds exceptionnel d’archives de la chorégraphe Lucinda Childs au CN D Centre national de la danse en janvier 2016, le CN D s’est associé à la Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin pour présenter une exposition monographique de l’artiste intitulée Lucinda Childs, Nothing personal 1963-1989, qui s’est tenue au CN D du 23 septembre au 18 décembre 2016 dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
Souhaitant valoriser le fonds d’archives déposé par Lucinda Childs, le CN D propose une version itinérante de l’exposition : Lucinda Childs, Nothing Personal 1963-1981.

Après avoir assisté à un spectacle, on se demande souvent de quelle manière le chorégraphe a travaillé. On imagine les gestes, les techniques, les lieux qui ont permis à cette danse d’exister. Par exemple, si un groupe de danseurs parcours la scène de manière systématique et ordonnée, on se figure toute une équipe travaillant autour du chorégraphe, avec un planning serré, des manières de faire établies et rodées. À l’inverse, s’il s’agit d’un solo, on devine un temps dilaté, un processus réflexif dans lequel l’artiste s’est engagé seul ou avec quelques collaborateurs. Diverses questions viennent alors à l’esprit : Quand le travail a-t-il commencé ? En marchant dans la rue, en s’exerçant devant le miroir, en prenant un cours de danse, en discutant avec un producteur. Comment le chorégraphe a-t-il travaillé avec les danseurs ? En improvisant ou en incorporant des matériaux déjà existants ? Comment le mouvement a-t-il été composé ? En suivant des procédures systématiques, par assemblage ou intuition ? Et au-delà de ces différentes manières de faire, en quoi le spectacle qu’il nous a été donné de voir sur scène révèle-t-il une attitude plus générale, une certaine manière de se mouvoirdans le monde et de mettre les autres en mouvement ?

Pour enquêter sur une pratique chorégraphique, il existe plusieurs manières de faire. On peut expérimenter directement le travail en assistant à un atelier. Le chorégraphe nous introduit aux gestes qui lui permettent de générer et de composer le mouvement. C’est un tout autre mode d’accès que nous proposent les archives. Elles rassemblent les traces du processus de création, documentent les répétitions et la circulation de la pièce, mettent en valeur le cheminement emprunté. L’écart qui nous sépare de ce qui apparaît sur scène devient alors plus palpable et l’incompréhension peut se muer en une forme de relation, un lien précaire qui dépend de l’attention qu’on est prêt à porter aux documents qui ont été conservés. Lucinda Childs, Nothing Personal 1963-1981 propose précisément de découvrir le travail de la chorégraphe américaine à partir d’une sélection de documents provenant de ses archives. Donné au Centre national de la danse en 2016, ce fonds rassemble des milliers de documents (partitions chorégraphique, dessins, photographies, films) couvrant le travail de l’artiste et de sa compagnie depuis 1963.

L’exposition se décline en deux volets chronologiques et thématiques. Le premier se penche sur les pièces performatives que Lucinda Childs développe dans les années 1960 au sein du Judson Dance Theater — un groupe informel de danseurs, d’artistes et de compositeurs qui initient ce qu’il est convenu d’appeler la postmodern dance ; le second, explore le tournant minimaliste amorcé à partir de 1973 et qui caractérise, jusqu’à aujourd’hui, sa pratique chorégraphique.

Lou Forster, commissaire