Travaux à Pantin !

Omniprésent dans le bâtiment de Pantin et magnifié par le geste architectural de Jacques Kalisz, le béton est ancré dans l’identité du CN D. L’État, devenu propriétaire des murs en 2022, va engager d’importants travaux sur les façades extérieures du bâtiment.

Le bâtiment du Centre national de la danse est un monument de l’architecture brutaliste. Sa première vocation était d’accueillir le centre administratif de la ville de Pantin, un projet pensé et porté par Jean Lolive, maire de la ville dans les années 1960. Construit par Jacques Kalisz et d’autres membres de l’AUA, l’édifice est inauguré en 1973. Conçu comme un « palais du peuple » aux formes géométriques massives, le bâtiment est pensé comme un lieu fonctionnel et symbolique, ses façades étant marquées par des totems représentant les différents services : tribunal, sécurité sociale, impôts, commissariat…

L’esthétique perçue comme austère est d’abord peu appréciée des habitantes et habitants. Les différents services finissent par se redéployer dans la ville au cours des années 1990. En 1997, la ville de Pantin met le bâtiment à la disposition de l’État pour un franc symbolique dans le cadre d’un bail emphytéotique en vue d’y accueillir le Centre national de la danse, créé par le ministère de la Culture un an plus tard, en 1998, pour devenir le centre de ressources au service du secteur chorégraphique. Une transformation du bâtiment est alors menée pour accueillir toutes les activités du CN D. La réhabilitation est confiée aux architectes Antoinette Robain et Claire Guieysse qui travailleront à préserver l’esprit brutaliste initial tout en l’adaptant à ses nouveaux usages : studios de danse, médiathèque, salles de spectacle, espaces de travail, et plus tard une salle de projection, un toit-terrasse... Les architectes s’entourent aussi d’artistes : le concepteur lumière Hervé Audibert, le typographe Pierre di Sciullo et le sculpteur Michelangelo Pistoletto. Le projet de réhabilitation obtient l’équerre d’argent en 2004. En 2016, avec l’intervention de l’agence Berger & Berger, le bâtiment est repensé pour une meilleure ouverture sur son territoire ; l’entrée est déplacée, une galerie, un restaurant et des espaces gratuits accessibles à tous sont créés. Début 2024, le bâtiment est labellisé « architecture contemporaine remarquable » honorant ainsi son architecte d’origine, Jacques Kalisz.

Après plus de 50 ans d’existence, le béton des façades extérieures se dégrade et présente des désordres importants. Sa réfection sera l’occasion de redonner au bâtiment sa force initiale. La rénovation est pensée sur le long terme grâce à un procédé technique innovant modifiant le cœur et la structure du béton. Les travaux dureront environ 3 ans et seront menés par phases localisées sur chaque aile du bâtiment. Le CN D adoptera un régime de fermeture partielle à partir de septembre 2025 en maintenant certaines activités à Pantin et en nouant des partenariats hors-les-murs pour le reste de sa programmation.
 

L’accès au bâtiment à l’automne ’25 en résumé :

— ouverture de certains studios : résidences, formation, cours quotidiens, projets avec le champ social et le milieu scolaire ;
— ouverture de la médiathèque du mercredi au vendredi 13:00 > 19:00 ;
— fermeture des espaces de coworking ;
— fermeture du restaurant ;
— accès sur rendez-vous au bureau des pros et aux espaces à destination des professionnels.