Nouveautés collection Portraits

Alors qu'Asha Thomas aurait dû présenter SOJOURN cet automne, et Cindy Van Acker Shadowpieces, le CN D rend accessible les deux nouveaux montages de sa collection Portraits Cinémathèque de la danse : Cindy Van Acker, géométriquement nôtre et Asha Thomas, de l’énergie.

Asha Thomas, de l’énergie
Asha Thomas est née à Atlanta, a dansé (en tant que danseuse principale) à la compagnie Alvin Ailey avant de s’installer en France en 2007. Depuis, elle a travaillé pour différents chorégraphes tels Salia Sanou, Boris Charmatz, Alban Richard, Olivia Grandville, Raphaëlle Delaunay, Tatiana Julien et Philippe Ménard. Depuis 2010, elle développe ses propres chorégraphies. Mais elle n’avait pas besoin de se faire chorégraphe pour que sa signature soit reconnaissable. Jouant dans les spectacles des autres, elle transporte avec elle non pas tant une gestuelle, qu’elle développera dans ses propres spectacles, qu’un type d’énergie explosante-fixe qu’elle nourrit sûrement grâce à son contact familier avec des formes de danse plus populaires, moins normé par l’idée de spectacle que par celle de la performance et par l’idée qu’au bout de la danse il y a peut-être une certaine possibilité de contact magique, ou mystique, avec d’autres puissances.

Cindy van Acker, géométriquement nôtre
Que fait Cindy Van Acker, chorégraphe belge née au Kansas et vivant en Suisse lorsqu’elle lance les bras en l’air et trace des gestes millimétrés et minimaux qui ressemblent à des figures géométriques ? Lorsqu’elle dessine sur la scène ses parcours à angles droits ou en courbes régulières ? Lorsqu’elle organise ses interprètes en ligne ou en carré dans l’espace et qu’elle les fait bondir en rythme savamment mathématique ? Sûrement qu’elle se transforme en géomètre précise de l’espace. À la voir, de film en film, visiter des sites différents, une plage, un champ de neige, une carrière, une forêt, on se dit qu’elle danse en arpenteuse des territoires, qu’elle explore à l’aide de la danse et de son corps les lieux où les humains pourraient ou devront habiter. On se dit qu’elle prend des marques pour reconnaître, telle une exploratrice, et faire le plan. Et ainsi, grâce à cette précise description des lieux, les danseurs finissent par trouver une façon de vivre ensemble. Peut-être harmonieusement. Comme dans le cercle final de Speechless Voices.