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CN D à Pantin
La proposition d’Enora Rivière est de se familiariser avec l’audio description en danse comme écosystème et pratique révolutionnaire. Techniquement, l’audio description permet de décrire oralement les éléments visuels et sensoriels d’une œuvre pour en rendre possible l'expérience auprès d’un public non-voyant et semi-voyant. Philosophiquement et politiquement, c’est une pratique qui nous invite à (re)penser les questions d’adresse, d’accessibilité et d’accueil et de participer à un projet de société plus éthique et équitable.
Au cours de cette formation, nous appréhenderons les outils nécessaires à l’élaboration d’une audio description. Par le biais de cet apprentissage technique, nous réfléchirons ensemble, en dialogue avec plusieurs intervenant·es, aux questions suivantes : en quoi cette pratique est un outil de transformation sociale ? Qu’est-ce qu’elle nous demande de repenser, modifier, améliorer dans nos manières de produire, diffuser et partager les œuvres ? Qu’est-ce que l’audiodescription produit comme bouleversement perceptif et relationnel ?
Si cette formation ne prétend pas former des audio descripteur·ices, elle vise à créer un espace de réflexion et de sensibilisation auprès de personnes ayant une relation au spectacle vivant et à l’art chorégraphique. Elle s’adresse à celleux qui souhaitent s’engager dans d’autres manières d’envisager la relation entre art et société.
Enora Rivière
Enora Rivière est une femme née en France à la fin des années 70, danseuse, chorégraphe, écrivaine, critique, chercheuse, dramaturge et audiodescriptrice en danse.
À partir de 2013, elle signe des projets qui ont la particularité de partir d’une même question de départ et de se déplier, prendre vie sous une forme chorégraphique et une forme littéraire. Ainsi naissent les projets chorégraphiques ob.scène (2014), moteur (2017) et manifestement (2022) et leurs volets littéraires ob.scène, récit fictif d’une vie de danseur (Ed. du CND, 2013), moteurs – un sacre (Ed. du CND, 2024) et Les doigts invisibles (en cours). De 2017 à 2025, elle vit à Montréal, où elle passe 4 ans en tant que doctorante en recherche-création à l’UQAM, développe sa pratique de dramaturge, de critique et d’audio descriptrice en danse.
Depuis 20 ans, elle développe une réflexion sur le métier de danseur·euse, sur le spectacle vivant, sur les manières de raconter les danses, sur les notions de partage et d’adresse. Chacun de ses projets s’articule autour de la notion de récit chorégraphique qu’elle déploie, creuse au fur et à mesure des formats qu’elle expérimente, de la création chorégraphique à la création littéraire et passant par la création sonore. Sa démarche s’inscrit dans un projet démocrate envers la danse où il s’agit de générer des espaces de paroles, valoriser des savoir-faire, rendre accessibles des œuvres, partager des expériences sensibles, esthétiques et politiques.