Obtenir un financement : obstacles, inégalités et mécénat privé dans la danse hip-hop
10:00 – 35 min.
par Georgina Harper
Les artistes hip-hop sont confrontés à un travail précaire, faiblement rémunéré, basé sur des projets, et peinent à obtenir des financements durables (Desmond, 2017 ; Foster, 2019 ; McRobbie, 2016). Malgré une reconnaissance croissante, ils rencontrent des obstacles économiques, systémiques et culturels à l’accès au financement (Bennett, 2022). Si les artistes hip-hop sont particulièrement compétents pour établir des partenariats commerciaux, ces collaborations peuvent être exploitantes et limiter leur liberté artistique. Le mécénat privé représente une alternative, mais les techniques de collecte de fonds utilisées sont souvent obsolètes et peu adaptées à la culture hip-hop. De plus, les artistes doivent naviguer dans un paysage éthique complexe (McGoey, 2016 ; Vallely, 2020 ; Sherwin, 2019). Cette présentation explore le rôle du financement privé dans la danse hip-hop, dans le but de mieux comprendre son économie culturelle et de développer des modèles de collecte de fonds alternatifs, plus en phase avec l’identité propre de cette forme artistique.
Des crews à l’ego ? Breaking, battles et colonisation du monde vécu
10:35 – 35 min.
par Frédéric Vandermoere, Camine Van Hoof
La culture hip-hop a longtemps mis l’accent sur la collectivité à travers les crews, forgeant l’identité, la collaboration et l’innovation. Cette présentation examine l’évolution des crews de break et des crews de battles en se concentrant sur les tensions entre l’identité collective et l’expression individuelle. Comment les transformations sociétales plus larges — telles que l’individualisation ou la marchandisation — comment influencent-elles la structure et la signification de ces formes culturelles ? Fondée sur une étude qualitative multi-méthodes, y compris l’autoethnographie, une analyse de cas comparée (Battle of the Year vs Red Bull BC One), ainsi que des entretiens approfondis et multigénérationnels, cette présentation met en lumière la manière dont les crews restent une composante essentielle du tissu social du hip-hop, même si cette composante est en mutation
Pratiques innovantes et caractéristiques chinoises dans la préparation du break dance chinois pour les Jeux Olympiques de Paris
par Xiaofen Li
L’intégration du breakdance aux Jeux olympiques de Paris marque une étape importante pour ce sport originaire de la rue. Pour la Chine, cela représente non seulement une avancée sportive, mais aussi une occasion de mettre en avant son soft power culturel et sa modernité sportive en matière de gouvernance. Conformément au plan pour la construction d'une nation sportive, la Chine a mis en place un « nouveau système national » sous la direction du gouvernement, avec la collaboration de la société et le dynamisme du marché, intégrant l’innovation institutionnelle, l’évolution de la formation, la technologie, la synergie culturelle et le développement des talents. Les Jeux olympiques de Paris ont permis de tester ce modèle, permettant ainsi de mettre en avant l’approche spécifique de la Chine envers les sports émergents.
Table ronde
Passer la culture un enjeu majeur pour les formations en danses hip-hop ?
13:30 – 75 min.
par Camille Thomas Konate
avec Cédric Gros, Dieynébou Fofana-Ballester, Pierre «Somy King » Mendy et Neil Tendart
À l’heure où la culture hip-hop connaît un développement mondial, où ses danses ne sont plus seulement sociales et compétitives mais également présentes sur scène, dans les clips, sur les réseaux sociaux et largement pratiquées et transmises dans des espaces de formation dédiés, nombre de danseuses et danseurs se préoccupent d’un détachement entre
« esthétique » et « culture ». Des formations, des écoles, des conservatoires proposent des cursus en danses hip-hop. Comment préserver et transmettre l’identité, la mémoire et la culture hip-hop dans ces contextes ? Comment naviguer entre cadre et liberté, sans dénaturer les valeurs fondamentales de cette culture, au sein de formations encadrées ? Comment se transforme la figure de l’éducateur, traditionnellement remplie par des pairs, souvent plus âgés, dans les situations de transmission informelles ?