Exposition

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Pièces distinguées

Partition de travail annotée de la danseuse Michèle Noiret pour la pièce de Karlheinz Stockhausen, 3e Examen (1979), Médiathèque du CN D, Fonds Michèle Noiret
Partition de travail annotée de la danseuse Michèle Noiret pour la pièce de Karlheinz Stockhausen, 3e Examen (1979), Médiathèque du CN D, Fonds Michèle Noiret

14.10.24 > 04.04.25

CN D Pantin

À l’occasion des vingt ans du CN D à Pantin, l’exposition Pièces distinguées propose un dévoilement paradoxal des quelque 250 fonds d’archives et collections particulières – d’artistes, de critiques et chercheurs, de photographes et vidéastes, de balletomanes ou encore de structures et professionnels de la danse – rassemblés par la médiathèque du CN D depuis sa création. Dévoilement car c’est pour eux-mêmes que les documents sont ici exposés, comme « pièces d’archives » venant témoigner de démarches d’archivage et de dépôt, et de méthodes de traitement. Paradoxal, car l’ampleur des archives ainsi constituées a conduit à un choix de valorisation radical : choisir pour manifester chaque fonds – gisement complexe constitué autour d’une personnalité ou d’une structure –, un seul document (textuel, iconographique ou audiovisuel, manuscrit ou imprimé, confidentiel ou publié, original ou reproduit), sans visée représentative ni hiérarchique mais selon mille critères combinés dans le souci de révéler la variété et l’intérêt de ces archives et de saluer celles et ceux qui nous les ont confiées. 

Quel paysage – car là est notre ambition – ces pièces distinguées présentées ensemble composent-elles ? Celui bien sûr d’un certain passé de la danse et de ses acteurs, de ce qui en a survécu ou de ce qui aujourd’hui peut en ressurgir, par le moyen et le filtre d’une politique documentaire. Mais, sortis ainsi de leur contexte et dissociés de leur destination ou de leur raison d’être initiale, ces documents – devenus « porteurs d’empreintes », comme le notait l’historien Krzysztof Pomian – viennent aussi ouvrir nombre d’imaginaires, convoquer mille mémoires singulières et susciter peut-être autant de rêves d’histoire, pour reprendre cette fois l’expression de l’historien Philippe Artières. 

Au fil de l’exposition, chacun pourra relier ces traces à son idée du domaine ou son histoire avec la danse, reconnaître une démarche, un réseau ou un lieu, ou bien, à l’inverse, s’étonner d’un écrit, se laisser saisir par des images insoupçonnées, ouvrir sa perspective sur l’art chorégraphique et ses acteurs. 

 

Conception Laurent Sebillotte