Spectacle

Dimitri Chamblas et Boris Charmatz

Par le Ballet de l’Opéra de Paris
À bras-le-corps

Dimitri Chamblas et Boris Charmatz, À bras-le-corps © Marc Domage, CN D Automne 2017
Dimitri Chamblas et Boris Charmatz, À bras-le-corps © Marc Domage, CN D Automne 2017

29 > 30.09.17

CN D Pantin

En 1992, tout juste sortis du conservatoire, Boris Charmatz et Dimitri Chamblas font une entrée fracassante sur la scène chorégraphique en présentant À bras-le-corps. Cette pièce qui soumet leurs corps à une énorme dépense d’énergie tranche avec les codes de l’époque. Comme l’explique Dimitri Chamblas, il s’agissait pour eux d’explorer ce qu’il était possible de faire « sans cadre, sans maîtres », et de « montrer tout ce qu’ils avaient appris à cacher » : tester les limites, les bords, surexposer les corps, la fatigue, le souffle, en confrontant leurs présences à celle du public. Répartis en carré autour des danseurs, les spectateurs voient et entendent tout : le martèlement des pas, les temps de récupération, les chocs, les frottements de chair, la peau qui commence à chauffer, puis à luire, puis à perler. La proximité autorise des zooms, des resserrements de focale sur un contact, un moment de flottement : comment une main prend une autre main, comment une main prend une cuisse, comment les corps se séparent et se retrouvent.

Objet physique, athlétique, conçu pour leurs corps de jeunes danseurs, À bras-le-corps aurait pu s’arrêter lorsque Dimitri Chamblas a mis une parenthèse à sa carrière d’interprète. Au lieu de ça, ils ont choisi de remettre leurs organismes à l’épreuve de cette danse de l’épuisement, et de voir ce que ces gestes avaient encore à leur dire, au présent. Avec l’entrée d’À bras-le-corps au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, ils confient cette écriture dynamique à de jeunes interprètes qui vont, à leur tour, y confronter leur fougue et y lancer toutes leurs forces.